Le titre fait certes référence à ce que l’on nomme la Gnose Chinoise, mais il témoigne surtout de l’unique Enseignement Universel.

 La Gnose étant la connaissance absolue, originelle, la synthèse de la sagesse primordiale et orientant directement vers la vie divine originelle. Cette vie originelle se manifestait dans une vague de vie non terrestre véritablement humaine et divine. On peut dire en effet, que depuis l’aube du genre humain des hiérophantes de la Gnose, des envoyés de la lumière, ont toujours accompagné l’homme dans ses pérégrinations.

Bien entendu, les formes sous lesquelles cet enseignement de la lumière s’est manifesté  sont fort diverses selon les époques, mais l’on peut dire que la source est la même, et le but vers lequel elles tendent est unique : le retour à la patrie originelle. Des envoyés de la lumière, des prophètes, des parfaits ont vécu parmi les hommes, les ont enseignés,  ils ont formé des écoles et ont toujours, en précurseurs, indiqué clairement et concrètement le chemin de retour :

«  soyez mes imitateurs » disait le Christ.

Lao Tseu, tout comme Mithra, Zoroastre, Bouddha, Mani, Pythagore ou Christ, fait partie de ce que l’on nomme la grande chaîne de la Fraternité, il est un envoyé de la Lumière.

Ont-ils existés ? N’ont-ils jamais existés ?.. de nombreuses légendes courent au sujet de tous les grands instructeurs de l’humanité, et Lao Tseu n’échappe pas à cette règle !

Nous disposons malgré tout de quelques bases « historiques ».

L’origine connue de ce que l’on nomme la Gnose Chinoise remonte à environ 37OO ans avant JC .

Fo Hi est considéré comme le premier empereur chinois, tout comme les pharaons c’est un véritable prêtre-roi et il désigne en même temps une période s’étendant sur plusieurs siècles.

Il fixe les principes de la tradition dans 3 ouvrages, dont seul le dernier nous est connu : Le Yi King .

 Fo Hi a résumé l’essence de son enseignement à l’aide de symboles linéaires fort simples :

• le trait continu symbolisant le principe actif, le père, le ciel.
• Le trait brisé symbolisant le principe passif, réceptif, la terre, la mère.

Il donne ainsi naissance à 64 hexagrammmes  fixant toutes les transformations possibles.

Chaque être, chaque instant pris dans son intégralité, est un visage du tout : la transmutation c’est l’immuable. Cet enseignement, Fo Hi le déclarait issu d’un lointain passé. Et Lao Tseu, tout comme Confucius,  ont longuement médité sa sagesse.

Mais  tout ce qui se manifeste sur cette terre est soumis à la loi du brisement           ( briller monter descendre).Cette loi concerne également un enseignement spirituel aussi élevé soit-il !Et périodiquement de nouvelles impulsions, de nouvelles formes sont nécessaires….

6 siècles avant JC plusieurs grands envoyés apparaissent sur terre, dont Lao Tseu.

Lao Tseu signifie littéralement le vieil enfant, nom qui témoigne à la fois de tout cet héritage et de sa tâche de « réformateur ».

Cet envoyé a vécu sous plusieurs noms : il s’appelait en fait Li, c’est à dire l’arbre qui porte des fruits, enfant on l’appelait Er, celui qui entend et en tant que lettré Po Yang c’est à dire « noble fils du soleil ».

 Lao Tseu , pour autant qu’il ait existé, était archiviste impérial, gardien des écritures. La légende veut qu’avant de disparaître vers l’Ouest (qui symbolise dans la pensée chinoise le royaume des immortels), sur le dos d’un buffle, Lao Tseu ait été pressé par le gardien de la passe d’écrire son testament : le Tao Te King, véritable bible chinoise…. Soit quelques 5000 mots qui forment le Tao Te King  qui n’est connu en Europe que depuis 1823.

Ceci peut sembler assez paradoxal puisque l’on sait  que l’on ne peut pas définir Tao.

Citation Tao Te King    chapitre 1

« Si Tao pouvait être défini, il ne serait pas le Tao éternel. Le nom qui peut être exprimé n’est pas le nom éternel. »

En tant que non-être, on peut dire qu’il est le fondement de la manifestation universelle. En tant qu’être, il est la mère de toutes choses .

Donc, si le cœur persiste à « ne pas être »- c’est à dire est exempt de tous désirs et intérêts terrestres – il est possible de contempler le mystère de l’essence spirituelle de Tao. Si le cœur persiste à « être » – c’est à dire est plein de désirs et d’intérêts terrestres- il n’est possible de voir que des formes limitées, bornées.

Les deux , l’être et le non-être, coulent de la même source, mais ils ont des effets et des objectifs différents.

Tous deux sont un mystère, et ce mystère est la porte de la vie .

Citation Tao Te King chapitre 7

«  Le macrocosme dure éternellement. Il en a le pouvoir parce qu’il ne vit pas par lui-même.
C’est pourquoi le sage se place lui-même derrière l’Autre, et ne fait donc plus qu’un avec le premier. »

Une chose est sûre, aucun grand envoyé ne s’est jamais mis en avant, son unique but étant de réveiller les hommes, de les éveiller à leur véritable vocation qui est de retourner à leur patrie d’origine, à se fondre dans l’Un.

Lao Tseu  témoigne de cette unique réalité :

«  Tao n’était pas.. Tao ne viendra pas.. Tao est »  

Qu’est-ce que Tao ? C’est le terme sous lequel on regroupe tout ce qui est le réel dans la personnalité humaine, c’est à dire l’éternel, l’immuable.

C’est l’âme divine qui doit commencer par s’éveiller, devenir vivante et s’unir à l’Esprit, au Père, à Dieu.

On ne peut définir Tao, ni par la parole, ni par l’écrit , Tao , la voie, le chemin ne peut être que vécu.

Te signifie l’utilité, l’effet d’une chose.

King signifie la méthode, le moyen.

On peut voir aussi cette triade Tao Te King comme parallèle à la triade occidentale qui nous est familière : Dieu, le père ; Jésus, le fils et l’Esprit Saint.
Te est un principe charnière extrêmement important pour l’homme, puisqu’il permet

• d’une part la liaison entre une éternité sublime, inaccessible sur un plan vibratoire et une réalité temporelle dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle s’est considérablement éloignée de sa splendeur originelle.

• et d’autre part cet aspect Te fait également référence au fils de Dieu que nous sommes tous, dans la mesure où il reste une parcelle d’éternité au centre de notre être, dans notre cœur. (c’est le grain de sénevé, le joyau dans le lotus, la rose, l’atome étincelle d’esprit selon les traditions)

Et tout ce potentiel, dans la force de l’Esprit Saint peut se concrétiser en une reconstruction royale, en une véritable alchimie spirituelle. C’est King le troisième aspect de la triade. 

Citation Tao Te King    chapitre 22

« L’imparfait deviendra parfait. Le dévié sera redressé. Le vide sera comblé. Ce qui est dégradé sera rénové.

Avec peu  on obtient  « cela ». Avec beaucoup on s’en écarte.

C’est pourquoi le sage saisit l’unique, et fait ainsi de lui-même un exemple pour le monde.

Il ne veut pas paraître lui-même la lumière, et c’est justement pourquoi il est éclairé.

Il ne se surestime pas  et c’est justement pourquoi il brille.

Il ne se loue pas soi-même et c’est justement pourquoi il a du mérite.

Il n’est pas arrogant et c’est justement pourquoi il est le plus grand.

Il s’en tient à la non-lutte et c’est justement pourquoi personne ne peut le vaincre. »

Cette  sentence des anciens : «l’imparfait deviendra parfait » serait-elle une parole vide ? Si quelqu’un atteint la perfection, tout vient à lui. »

Citation Tao Te king   chapitre 33

« Qui connaît les autres est perspicace, qui se connaît lui-même est éclairé.

Qui vainc les autres est fort, qui se vainc lui-même est tout puissant.

Qui sait se modérer est riche, mais qui est énergique a la force de la volonté.

Qui ne s’écarte pas de sa nature essentielle vivra longtemps, mais qui meurt sans se perdre jouira de la vie éternelle . »

Lao Tseu , nous pouvons le voir clairement, se place uniquement du point de vue de l’ordre universel, du point de vue du plan du Logos, et ensuite il « descend » à une application qui concerne l’homme et surtout qui lui permet de se mettre en marche  « efficacement » pourrait-on dire et de retourner à l’origine. C’est la véritable religion intérieure.

Alors que Confucius, ou Kong Tseu, contemporain de Lao Tseu et puisant à la même source manifestée pour cette époque par Fo Hi, s’est davantage attaché à l’extérieur des choses, aux applications morales, un peu comme s’il assimilait le peuple à des enfants qu’il convient de mettre en garde contre les dangers de l’eau ou du feu! Il avouait lui-même n’être pas né à la connaissance. Lao Tseu et Confucius se sont rencontrés et après cette entrevue Confucius dit ceci :

« J’ai vu Lao Tseu, il ressemble au Dragon…Quant au Dragon, j’ignore comment il peut être porté par les vents et les nuages et s’élever jusqu’au ciel ! »

Lao Tseu, en effet, se réfère uniquement à la force, au  Royaume qui n’est pas de ce monde, et qui pourtant, sublime paradoxe, se trouve au cœur de l’homme.
Parallèlement, la Bible nous dit : 

«  Mon  Royaume n’est pas de ce monde »

« La chair et le sang ne peuvent hériter le Royaume »… mais aussi

« Ne savez vous pas que vous êtes des Dieux ? » et

« le Royaume des cieux est au dedans de vous, il vous est plus proche que les pieds et les mains »

Lao Tseu disait que rechercher Tao était comme chercher un buffle sur lequel on est assis.

Maintenant, posons nous cette question : Comment ?

Comment ce royaume intérieur se révèle-t-il ?

Comment le ranimer ?

Et là, Lao Tseu nous indique la méthode : Le Wou Wei, le Non Faire.
Car il ne s’agit pas, à l’aide d’outils perfectionnés, intellectuels, mystiques ou autres outils ordinaires dont nous disposons, de développer des facultés, des pouvoirs, un plus à notre existence en quelque sorte.

Non,  il s’agit du tout autre, il s’agit de l’éveiller, de lui laisser la place, et cela, c’est une révolution totale et non une évolution.

Pour que ce tout autre croisse, on conçoit aisément que si l’espace de notre vie déborde d’activités, de désirs et autres choses, la place qui revient à l’autre, à l’aspect d’éternité en l’homme, n’est alors pas suffisante pour que l’expérience soit viable, pour qu’il croisse !

Et c’est le pourquoi du Non Faire, du Wou Wei, du silence, du vide qui, ne nous y trompons pas, est une plénitude sur un autre plan.

Tao Te King   chapitre 12

«  Les 5 couleurs  aveuglent l’œil, les 5 sons assourdissent l’oreille, les 5 saveurs corrompent le goût.

Les poursuites et les courses folles plongent le cœur humain dans l’égarement. Les biens difficiles à acquérir incitent à des actes funestes.

C’est pourquoi le sage s’occupe de l’intérieur de lui-même et non de ses yeux.

Il rejette ce qui vient de l’extérieur et désire ce qui est à l’intérieur.» 

Chapitre 11

« Les 3O rayons d’une roue convergent autour du moyeu, mais c’est uniquement par l’espace vide qu’ils sont utiles.

Le vase est pétri d’argile, mais c’est uniquement par l’espace vide qu’il est utile ;

On fait des portes et des fenêtres à la maison en construction, mais c’est uniquement par l’espace vide qu’elles sont utiles.

C’est pourquoi l’être, ce qui est matériel, a son intérêt, mais c’est du non-être, de l’immatériel, que dépend son utilité propre. »

Nous voyons clairement que ce qui est envisagé ici est un vide constructeur, un vide libérateur pour la conscience qui peut s’ouvrir à autre chose et se vider de l’inutile. Ce vide est dynamique, vertical, il tend à annuler la dualité moi : non-moi. Il mène à la liberté, il se fond dans le tout.

Il est tout le contraire du vide horizontal inhibiteur, du vide nihiliste où la conscience se rétrécit, se ferme, se concentre sur un point. Dans ce vide le moi est en pleine activité.

Bien sûr, il ne s’agit absolument pas de se retirer dans le silence et la solitude d’un ermitage au sommet d’une montagne, de se désengager de sa vie sociale, non, il s’agit tout simplement de vivre autrement et ce « non-faire » signifie tout simplement le « ne plus faire » du moi.

Maître Eckart nous dit : «Là où finit la créature, là commence l’idée de Dieu.

La moindre image créée  qui se présente en toi, de quelque manière que ce soit, te barre le chemin. »

Lao Tseu nous dit d’oublier même jusqu’à la représentation du divin que nous formons ; et de nous tenir dans l’ultime conscience que tout notre savoir est vain et limité et que véritablement nous ne savons rien ;

Mais «  l’homme qui règle entièrement son comportement sur Tao devient semblable à Tao ».

Compréhension et acte, en résumé voici les deux clés initiatiques que donne Lao Tseu tout comme ses prédécesseurs et tout comme ses successeurs, puisqu’il s’agit d’un enseignement universel et éternel !

Ce chemin, nous y sommes tous très concrètement appelés !

ZEUS  =  ZEN  =  VIE    Dieu unique, source de toute vie

THEOS = DIEU          vient de théin qui signifie courir

Les mots positifs viennent de racines désignant le mouvement.

Les mots négatifs impliquent l’immobilisme ou un frein au mouvement.

On = être : aller                     Ovk on = non-être : ne pas aller

Phronésis = Pensée : perception du mouvement ou ce qui y aide.

Sophia = Savoir : contact avec le mouvement.

Arétè = Vertu : aisance de la marche, cours toujours libre de l’âme bonne.

Sumphéron = Avantageux : mouvement simultané de l’âme avec les choses.

Khara = Joie : effusion et facilité du cours de l’âme.

Euphrosunè = Gaieté : Mouvement de l’âme bien accordé.

Alèthéia = Vérité : Mouvement divin de l’être.

 Deïlia = Lâcheté : un lien qui enchaîne l’âme fortement.

Kakia = Vice : l’âme entravée dans sa marche.

Aiskhron = Laid : ce qui arrête les êtres dans leur cours.

Blabéron = Nuisible : ce qui veut enchaîner le cours des choses.

Zémiôdès = Dommageable : ce qui enchaîne la marche.

Ania = Chagrin : ce qui empêche d’aller.

Akhthédon = accablement : la pesanteur du mouvement.

Pseudos = Mensonge : représente l’état de gens endormis.

Psyché = âme : principe rafraîchissant. Quand ce principe disparaît, le corps périt et meurt.

Soma = Corps : vient de sèma, le tombeau.

L’âme doit expier ses fautes dans cette prison de chair.

Mais le corps est également le sauveur de l’âme, sôma. Il la maintient saine et sauve jusqu’à ce qu’elle ait acquitté sa dette.

Poséidon est le roi des mers, l’élément liquide représentant le monde de la nature avec toutes ses limitations, la mer des tribulations parcourue par Jason et les Argonautes à la recherche de la Toison d’Or.

Poséidon signifie «  entravant les pieds ».

« Si Tao pouvait être défini, il ne serait pas le Tao éternel. Le nom qui peut être exprimé n’est pas le nom éternel. »

La Gnose Chinoise JV Rijckenborgh Catharose de Petri Rozekruis Pers