LA  SAGESSE  DE  L INDE

LA  SAGESSE  DE  L INDE

Innombrables sont les chercheurs de vérité qui furent attirés par les penseurs de l’Inde. Un chercheur de vérité a le besoin vital de résoudre l’énigme de sa

vie, il ressent une douloureuse insatisfaction vis à vis de l’existence, son absurdité, sa cruauté. Aucune découverte scientifique, aucune démarche psychologique ne pourront assouvir  cette soif de connaissance, de liberté et de béatitude. Aussi  n’est ce pas sans raison que naturellement, intuitivement nous nous tournons vers l’Inde qui a fait de la spiritualité, de la quête de l’Etre sous toutes ses formes une véritable science. De tous ses grands sages à toutes les époques, l’Inde attend qu’ils revivent et retransmettent les trésors de spiritualité des grandes Ecritures  sacrées hindoues, qu’ils en donnent une confirmation vivante et tangible. Ainsi Shri Aurobindo ,un des plus illustres penseurs du xx siècle a consacré une grande partie d son oeuvre à commenter les Upanishads et la Bagavad Gita ,et il a étudié la philosophie en Europe.Gandhi lisait chaque jour la Bagavad Gita .

Mais avec une grande ouverture d’esprit , les maitres indiens se tournèrent aussi vers l’Occident , Ramakrishna s’est imprégné de l’essence du Christianisme et des Evangiles, Gandhi fut impressionné par le Sermon sur la Montagne. En Occident, des écrivains comme Romain Rolland et des philosophes comme Schopenhauer furent influencés par la pensée indienne.

A propos des Upanishads, Schopenhauer écrit : »Dans le monde entier ,il n’y a pas de lecture aussi bienfaisante, et aussi élevée, cette lecture a été la consolation de ma vie et sera celle de ma mort. »

Dans le lointain passé (la chronologie indienne parle de dizaines de milliers d’années), un mouvement spirituel grandit sur le continent indien qui influenca les civilisations de l’Est et de l’Ouest. Il s’exprime dans les Ve das, les plus anciens textes sacrés indiens. Veda vient de la racine sanscrit ved qui signifie connaitre, le Veda  c’est donc la sagesse.

Il y a quatre Vedas : Rig-Veda, Sama-Veda, Yajur-Veda et  AthavaVeda; chacun étant composé de 2 parties , la partie des oeuvres contenant des directives et des descriptions nécessaires aux rites et offrandes, et la partie consacrée à la connaissance connue sous le nom d’Upanishad.

Les plus vieilles Upanishads datent d’environ 700 ans avant J.Ch.

Les Upanishads connues sont au nombre de200 ,les principales étant celles commentées par Shri Shankara ,parmi lesquelles ,l’Isha ,la Kena ,la Mundaka Upanishad.Le mot Upanishad signifie « etre assis auprès de »:upa « ,auprès, « ni »,là , »sad » ,assis. Etre assis auprès du maitre qui transmet le Savoir aux disciples initiés, dans ce sens, Upanishad est également traduit par enseignement secret. Les maitres indiens expriment aussi cette notion par

                                                     – 2  –

Dieu, le Divin, la Vérité est proche; ceci est à comparer avec la parole biblique : « le Royaume des cieux est plus proche que les pieds et les mains. »

Jésus aussi enseignait à un cercle restreint de disciples auxquels il transmettait la connaissance.

Les textes védiques sont d’une grande force et d’une sublime beauté .  

Ainsi ,: »Là, le soleil n’éclaire pas et la lune est sans splendeur, et les étoiles sont aveugles; là ces éclairs ne flamboient pas, ni aucun feu terrestre. Car tout ce qui brille n’est que l’ombre de Sa brillance et c’est par sa lueur que tout ceci luit « Ce passage est à rapprocher des paroles de l’évangile de Jean: „La Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas reconnue. »

Les textes sanscrits sont écrits en vers ,à l’origine ils étaient chantés ,ils se transmirent oralement pendant longtemps; de là vient leur force ,parce que l’homme doit apprendre à écouter afin de pouvoir s’imprégner du sens de la Parole.Par leurs vibrations les mots touchent le coeur ,éveillent l’ame ,élèvent l’etre tout entier.Et de nos jours le lecteur des Upanishads peut etre profondément touché par ces vérités qui trouvent un écho au plus profond de lui meme ,et qu’il ne pourrait comprendre s’il n’avait en lui ,un acquis ,des expériences ,venant de son passé karmique ,qui lui permettent de se laisser guider par cette clarté pure venue de la nuit des temps.

Les Upanishad enseignent que l’Atman dans le coeur ne fait qu’un avec le Divin originel ,avec Brahman : »Ceci est le Soi au plus intime de mon coeur ,plus petit qu’un grain de riz,de sénevé ,ou d’orge .Ceci est le Soi au plus intime de mon coeur ,plus vaste que les airs ,plus vaste que la terre ,plus vaste que ces mondes.Il est toute réalité ,Il est parfum et délectation ,omniprésent ,sans paroles ,sans soucis ,tel est le Soi au plus intime de mon coeur ,tel est Brahman. »

Le mot sanscrit Atman désigne le Soi .Les Upanishads montrent la relation entre Atman et Brahman  ,l’Esprit divin ,la source d’où provient la création entière ,et Atman,qui est dans le coeur et qui ne fait qu’un par sa nature avec Brahman.

L’enseignement gnostique chrétien de la Rose -Croix ,dit que l’homme porte en son coeur une étincelle divine ,une parcelle d’étenité,capable ,si elle devient active ,de le libérer de ses chaines ,par l’union avec l’Esprit ;d’atteindre moksha ,qui en sanscrit veut dire ,libéré vivant .En cela, la tradition indienne rejoint également les gnostiques pour qui la  réalisation de l’Ame-Esprit ne peut se faire que dans cette vie et non dans l’au-delà.

Le principe divin abimé en l’homme doit renaitre ,sans ce principe vivant ,l’ame humaine ne peut retrouver l’éternité .L’apotre Paul dit »Ainsi en est-il de la résurection des morts ,le corps est semé ,corruptible ,il ressucite incorruptible ,il est semé méprisable ,il ressucite glorieux ,il est semé infirme,il ressucite                                                 

                                                    – 3 –

plein de forces, s’il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel »

L’histoire de la spiritualité indienne est constituée d’une série de tentatives pour accompagner la chute de l’homme dans la matière et lui indiquer le                                                          

chemin du retour à son origine ,le monde divin; autrement dit le libérer du cycle des naissances, des griffes de Maya, l’illusion. Il existe 2 consciences diamétralement opposées: la conscience de l’homme prisonnier de Maya et celle de l’homme en qui Atman parle dans sa forme la plus pure et qui ne fait qu’un avec Brahman.Tout ce qui est mortel n’appartient pas à l’unique Réalité dont fait état la sagesse indienne. Le monde de l’illusion s’oppose au monde du Créateur,les etres non réls apparaissent et disparaissent, tout ce qui se désagrège est considéré comme maya, tandis que l’Atman, l’Etre éternel, demeure. La Chandogya Upanishad dit « Reconnais la nature de ce monde , afin qu’elle ne te cause pas de souffrance. Pour celui qui sait cela, le mal coule sur lui comme l’eau sur les feuilles de lotus . »

Ainsi, les Védas, coeur de la spiritualité indienne furent la source dont s’inspirèrent par la suite beaucoup d’écoles de pensées et de systèmes;          un des principaux étant le Samkya.

Le Samkya constitue une tradition cosmologique qui implique la connaissance du Manifesté, du non Manifesté et du Connaisseur des phénomènes; il s’agit d’un système dualiste, le Samkya reconnait à l’origine de toute existence, deux réalités éternelles et sans cause: Purusha, le Connaisseur des phénomènes, et Prakiti, le non Manifesté, à l’origine du Manifesté.

Purusha est le principe immatériel, la Conscience pure, reposant en elle meme. En chaque individu repose un tel purusha comme noyau de l’etre.

Prakiti est le principe matériel, le non-soi à l’origine du monde manifesté, c’est la nature primordiale à l’origine de toutes les existences. C’est de l’identification fallacieuse du Purusha à la Prakiti et à ses effets qu’est né selon le Samkya la souffrance sous toutes ses formes. L’etre humain cherche à y remédier par des solutions innefficaces qui ne détruisent pas la racine productrice de ses souffrances mais ne font que camoufler un temps leurs symptomes. Pour éradiquer la racine de toutes souffrances, il faut libérer la Conscience pure, Purusha, prise dans le filet de Prakiti, la matière. La matière, ici est envisagée de son état le plus subtil, non manifesté, la buddhi, raison supérieure, jusqu’aux éléments grossiers comme la terre, le feu, l’eau, mais aussi le moi, le penser, les sensations. La relation manifesté -non-manifesté peut etre comparée à la relation entre le fil et le tissu: le tissu est la transformation du fil

mais conserve néanmoins la nature essentielle de celui ci.                               Dans l’enseignement gnostique ,on parle de substance divine originelle,                                           

                                                    – 4 –

qui lorsque l e souffle de l’Esprit la parcourt, donne naissance aux

étincelles de lumière, aux ames divines.

Cette Prakiti, donc matière au sens large, ésotérique du terme, possède 3 qualités, les 3 gunas: sattva, rajas, tamas. C’est par le jeu des gunas que la      

Prakiti   manifeste l’univers.Sattva désigne la lumière, la clarté, sa couleur symboliqueest le blanc. Rajas c’est le mouvement, la mutation, la passion, sa couleur est le rouge .Tamas exrime l’obscurité, l’inertie, l’ignorance, sa couleur est le noir. Ces trois qualités de la nature se combinent, s’enroulent comme les brins  d’une cordelette dans tous les etres; suivant le guna qui domine, nous avons affaire à un état d’ignorance, d’apathie, si c’est tamas, d’agitation, d’émotion si c’est rajas,d’intelligence, d’équilibre si c’est sattva. Si un guna est dominant, les autres sont présents à l’état latent, ainsi meme un caillou qui ne semble etre que tamas possède enfouis en lui le principe sattvique. Le joug de tamas doit etre transcendé en cultivant rajas, celui de rajas par les qualités sattviques. Le but ultimes est de transcender les 3 gunas, de rompre toute identification à la Prakriti, en réalisant notre identité de conscience pure, le Purusha .

A cet enseignement nous pouvons mettre en parallèle cette parole de Jean-Baptiste dans l’évangile : »Lui , l’Autre, doit croitre et moi je doit diminuer . »L’Autre étant ici la nature divine en nous. L’Ecole Spirituelle de la Rose-Coix d’Or enseigne que la réalisation d’une conscience spirituelle à partir du germe de L’Esprit, enfoui au centre de notre Etre, nous délivrera de la prison de la matière. La sagesse primordiale, classique, éternelle est une, son message toujours le meme malgré les tentatives de le mutiler ou de le supprimer, qui furent nombreuses et le vrai chercheur ne s’y trompe pas.Il reconnait le message libérateur et saisit la main tendue qui l’aide à le réaliser.

Il s’agit d’un maitre ou d’un groupe qui va un chemin de connaissance, de discrimination, entre la nature de la mort et la nature de la vie. La connaissance juste consiste donc pour chaque etre à rompre toute identification à Prakiti, à la matière et par cette purification retourner à l’Esprit, Purusha. Mais la matière est nécessaire aux expériences, qui par leur nature souvent douloureuses, nous feront réagir, éveillerons en nous le désir de nous libérer du samsara ,la roue des naissances et des morts.

Ainsi d’après le Samkya, ce livre immense que nous appelons l’Univers est posé devant l’Homme, afin que ce dernier puisse découvrir qu’il est la

conscience pure et éternelle, étrangère à la naissance, à la croissance, au déclin et à la mort. L’Ecole Spirituelle de la Rose -Croix d’Or enseigne qu’une compréhension en coeur et en raison (nommée buddhi dans le Samhya), est nécessaire pour développer la connaissance de Soi et du monde qui nous permettra de percer vers une nouvelle conscience.

                                                             – 5 –

Un des plus éminents instructeurs qu’ai compté le subcontinent indien fut Shankara, son vrai nom, Adi Shankaracharya, signifie: « Celui qui porte la parole ». Il est né aux environs de 686 dans le sud de l Ìnde. IL enseigna le Védanta, dernière partie des 6 darsanas ou systèmes philosophiques reconnaissant l’autorité des Védas: Nyaya, Vaiseshika, Samkhya,  Mimansa, Yoga et   Védanta. Le mot Védanta signifie fin des Védas, en tant qu’accomplissement et synthèse.

Shankara rejette toute forme de culte car aucune ne libère du monde des sens.  Celui qui veut  atteindre au Supreme, à  Atman, doit pénètrer l’essence de la nature divine en abjurant toute forme d’égocentrisme

Le Bouddha est venu pour apporter un chemin concret aux hommes afin

qu’ils puissent dépasser leurs limites et se libérer des liens de ce monde. Il n’était pas en contradiction avec les Védas, mais il a donné des moyens pour atteindre le but.

Sa vie témoigne de la possibilité de parcourir le chemin de la  délivrance.Comme le Christ Jésus qui ‘a pas aboli la loi mosaique de l’Ancien testament mais dont l’impulsion aide l’homme à se libérer de la loi en l’accomplissant .

700 ans plus tard, Shankara enseigne l’Advaita-Védanta, la non-dualité, Brahman et Atman ne sont plus séparés; cette expérience est au delà du penser ordinaire. Dans les Upanishads et dans la Bagavad -gita ,nous rencontrons des personnages qui atteignent une limite et sont en quete de vérité et de guides. de telles situations surgissent des questions auxquelles la raison et la logique ne peuvent répondre :

_Quelles sont les causes de la souffrance?  Comment la vaincre?

_Qui est Dieu?

_Qu’y a-t-il après la mort? etc….

La réponse se trouve dans un discernement supérieur, la connaissance de Brahman qui est « Tout en tout ».L’Advaita-Védanta est libre de dogmes, ne connait  aucune frontières de races de confessions ,de cultures .Ce chemin exige une prise de conscience permanente ,du courage ,de la constance et l’extinction des désirs égoistes .Son but est la délivrance en cette vie par le savoir ;et Shankara dit „Quand le soleil de la connaissance spirituelle se lève dans le ciel du coeur ,il chasse les ténèbres ,il pénètre tout ,embrase tout et illumine tout .“

Shankaracharya signifie, “Celui qui porte la Parole „ .Shankara rejette toute                 forme de culte car aucune ne libère du monde des sens .Celui qui veut                                 

                                                         – 6 –

atteindre au Supreme, doit pénètrer l’essence de la nature divine, abjurant ainsi toute forme d’égocentrisme. ().Nous ne parlerons pas ici du Bouddha car son enseignement bien que parti de l’ Inde ,rayonna sur toute l’ Asie puis sur le monde et ceci exigerait un exposé à part .

Shankara enseigne l’Advaita Vedanta, la non dualité, une expérience au delà du penser, par la méditation où le méditant devient voyant.Dans les Upanishads et également dans la Bagavad-gita, nous rencontrons des personnages qui atteignent une limite et sont en quête de vérité et de guide,et pour ainsi dire d’une nouvelle conscience, car la raison et la logique ne peuvent calmer leurs tourments. Pourquoi la souffrance, comment la vaincre? Qui est Dieu? Qu’y a -t-il aprés la mort?….La réponse á de telles questions se trouve dans un discernement supérieur, la connaissance de Brahman qui est transcendant, au delà de tout.Ainsi Arjuna pris de peur avant la bataille, accepte cependant le devoir qui lui incombe, après que Shri Krishna lui ai révélé sa nature divine, ainsi que la nature orignelle.Celui qui aspire à une telle connaissance peut faire l expérience du divin en lui: Brahman et Atman ne sont plus séparés.

„Tout est UN“, profère l’Advaita Védanta qui est libre de dogme, ne connait aucune frontières de races, de confessions, de cultures.Ce chemin exige une prise de conscience permanente, l’extinction des désirs égoistes,du courage et de la constance.

On ne saurait parler de la spiritualité indienne sans évoquer le Yoga où plutot les yogas. Yoga est un concept issu du sanscrit, qui désigne à l’origine le joug qui lie les animaux de trait :les pulsions et les sens doivent comme des animaux sauvages, etre attelés à la charrette de l’esprit, afin de permettre le perfectionnement de l’homme, la réédification de sa véritable identité :Sat cit ananda :pur etre, pure connaissance, pure béatitude.

L’aspirant a le choix suivant ses aptitudes entre différents yogas qui se

retrouvent, dans leur but commun qui est la communion avec le SOI.

Ainsi la voie de la dévotion c’est bakthi yoga,celle des oeuvres karma yoga, le yoga de la connaissance, jnana yoga,et le raja yoga ,le yoga royal de la sagesse libératrice.Tous les yogas ont ceci en commun qu’ils ne sont pas à proprement parler des enseignements mais des méthodes, données par des maitres qui les ont expérimentées.

Le texte fondateur en la matière, c’est les Aphorismes de Patanjali.

Il y a quelques 2 milles ans Patanjali sentant que la période de haute civilisation à laquelle il avait puisé touchait à sa fin, résolut de sauver de l’oubli, les trésors qu’il considérait comme les plus importants. Aussi composa -t-il 3 ouvrages qui parvinrent jusqu’à nous: un manuel de chirurgie, une grammaire sanscrite, et les aphorismes sur le Raja yoga.Il décrit les

                                                         – 7 –

exercices et idéaux qui mènent au samadhi, étape ultime, béatitude totale et union avec le divin.Par exemple yama, notion d’ordre universel comprend ahimsa, non-violence, satya non-mensonge, asteya ne pas voler, bramacharya, continence par rapport au monde, aparigraha, non sédentarité.Le raja yoga , inspiré par Patanjali, se nomme ainsi, signifiant que l’homme doit etre le roi de son monde intérieur, ses sujets étant les sens, les pensées, les désirs, les peurs, tous ces aspects qui doivent etre connus et dominés pour ne pas entraver notre libération.

Depuis tous les auteurs qui pratiquèrent et enseignèrentl le yoga, étudièrent ces aphorismes.Un des plus connu fut Vivekananda. Vivekananda fût un élève de Ramakrishna, un bakta ou adorateur qui se livra totalement au divin, vénéré par les hindoux comme un mahatma, une grande âme, ce sage avait parcouru de nombreuses voies dans sa soif d’absolu, se vouant à diverses divinités :Rama,Krishna, Kali, pratiquant diverses religions, l’hindouisme, le soufisme, le christianisme.Il voyait en Jésus une incarnation divine.Cet humaniste pensait que toutes les religions sont des moyens de parvenir à Dieu.Son élève Vivekananda révéla son message, il eut le mérite de l’adapter et de le mettre à la portée des occidentaux au Congrès des religions du monde qui se tint à Chicago en 1893;à la suite duquel de nombreux centres védantistes s’ouvrirent aux USA et en Europe.Il disait souvent à ses auditeurs „Vous êtes des dieux“, il souhaitait l’avènement d’un homme nouveau , universel qui synthétiserait les voies des différents yogas. Vivekananda considérait les religions, inclus l’hindouisme comme des „jardins d’enfants“ desquelles l’homme moderne doit s`émanciper.

La fin du 19ième siècle marque le début d’un engouement pour les enseignements de l’Inde.La pensée théosophique en fut profondément influencée. Les fondateurs de ce mouvment eurent le mérite de retrouver, de traduire, de mettre à la portée des occidentaux des textes qui joignent à la poésie une profonde spiritualité. Ainsi „la Voix du Silence“ traduit du Livre des

Préceptes d’Or par H. P, Blavatski.

Les théosophes rencontrèrent et éduquèrent  Krishnamurti qui les quitta pour  guider de nombreux chercheurs hors des sentiers battus.

C.G. Jung dans sa Psychologie Analytique s’est inspiré du Samkhya décrit plus haut pour définir le centre de l’etre, il dit que:“la psychologie pré-moderne de l’hindouisme,commencée  par Patanjali en passant par shankara jusqu’à Ramana Maharshi, est un sujet complexe,dont les buts sont purement spirituels, ceci prouvant que dans l’hindouisme psychologie et religion vont de pair.“fin de citation.

D’innombrables centres et écoles de yoga s’ouvrirent, un besoin immense de retour aux sources se fit sentir, même si souvent malheureusement, cet

  • 8 –

attrait n’étant pas éclairé par le discernement, la quête de sens risquait de perdre sur certains „chemins de Katmandou.“…..

Ce n’était pas pour rien si dans les années 60, beaucoup de jeunes écoeurés du manque de perspectives, étouffants dans le miracle économique des“ 30 Glorieuses,“se mirent en route pour rechercher une autre vie, la vie vraie, même si la plupart du temps ce fut une impasse, l’impulsion était là. L’élan du coeur, le désir d’une rencontre avec l’autre, celui que la société de consommation n’a pas encore endommagé.

C’est dans la jeunesse que l’appel vers le tout Autre se fait le plus pressant, or nous cherchons souvent bien loin ce qui se trouve à portée de main.Même si l’Inde nous offre les beaux fruits de son savoir,une nouvelle impulsion est nécessaire à chaque époque pour offrir á l’humanité une chance de salut.

 Le chercheur moderne doit disposer  non seulement d’un enseignement mais aussi d’un foyer, d’ un champs de force, pour soutenir et protéger son âme en devenir. Le mouvement gnostique actuel est fondé sur les spiritualités antérieures et s’inscrit dans leur continuité, comme le nouveau maillon d úne chaine.Le joyau du discernement est la source spirituelle dans le coeur de l’homme.Lorsqu’Atman s’éveille et parle, surgit la perfection de  l’Éternel, de Brahman.

La méthode est simple à énoncer,plus ardue à réaliser, elle consiste en 5 points: compréhension, désir du salut,redition de soi, nouveau comportement, entrée dans la vie nouvelle.Ces 5 points peuvent corespondrent aux 5 yogas: jnana, bakti, karma, hatha et raja yoga, qui eux mêmes corespondent aux 5 aspects de l’âme: le sang, le fluide hormonal, le fluide nerveux, le feu du serpent,le feu de la consience.

Ce chemin nous mène á la source de toutes choses, à l’Essence pure qui est l’Amour, par lequel nous pouvons joindre nos mains sur la poitrine pour le

beau salut indien, <<Tat Vam Asi>>„ Cela tu l’est aussi. Si je reconnais le

Divin en toi comme en moi, je ne peux que t’aimer.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *