« Une seule vérité ne peut être apperte à elle-même »       Jacob Böhme

                        En tant que personne unique, Dieu ne peut pas se connaître, il a besoin de créer un miroir dans lequel il peut se voir. Nous sommes ce miroir, c’est pourquoi il nous a créés à son image.

Et pour cela, il a opéré une trinité : Le Père a l’idée, le Fils la met en forme et l’Esprit Saint la réalise.

Ceci est la barre verticale de la croix de la manifestation.

La barre horizontale fournit le matériau pour cette création. L’Un se divise en deux sans perte de sa substance, l’Esprit et la Matière.

Et comme le dit Platon, jamais deux sans trois, deux termes engendrent forcément l’apparition d’un troisième, en l’occurrence l’univers matériel.

                        La nature va suivre un processus de développement, l’apparition de planètes, la vie sur ces planètes, jusqu’au but qui lui était imparti :

La création d’un être doté d’un corps physique, prêt à devenir le véhicule d’un être spirituel.

                        Ainsi que nous le dit Mr Jan Van Rijckenborg, Dieu ne veut pas à ses côtés d’êtres spirituels qui ne connaissent que le bien. C’est pourquoi ils sont envoyés sur Terre pour vivre cette expérience et apprendre le Bien et le Mal.  » La Monade doit être confrontée à un adversaire pour faire la preuve de sa valeur » nous dit également Jacob Böhme.

                        Donc la nature est prête à accueillir ces êtres qui viennent développer leur état de conscience. Et l’adversaire auquel ils vont être confrontés, c’est Satan, nom qui signifie effectivement « Adversaire ».

Il représente l’aspect matériel de notre monde, l’aspect animal présent chez l’humain.

Ces forces ne sont pas mauvaises en elles-mêmes mais les humains doivent apprendre à les maîtriser, les transformer en forces purificatrices.

                        Pour ce faire, nous avons deux éléments à notre disposition :

L’intelligence acquise en mangeant le fruit de l’arbre de la connaissance (Genèse), qualité qui permet d’effectuer au mieux ce voyage dans le monde matériel.

Et cette étincelle d’Esprit, la Rose du Cœur, qui est au centre de notre être. Car Dieu n’abandonne pas l’œuvre de ses mains, il dépose dans le cœur de chacun sa Loi Divine.

Chaque être humain possède une étincelle d’Esprit qui contient à l’état latent tout le processus de développement qui doit lui permettre d’effectuer le chemin de retour au Royaume Originel.

Il est descendu ici-bas riche de ce qu’il était en haut et il remontera en haut riche de ce qu’il aura appris ici-bas.

                       Dans l’Hindouisme, il est question d’une âme naturelle qui nous sert dans notre vie quotidienne dans le monde terrestre et une âme divine qui reste en retrait, n’intervient pas dans cette vie d’ici-bas et attend patiemment que l’être qui l’accueille prenne conscience de sa présence.

                        Les indiens Cherokee parlent de deux loups qui sont en nous : un loup noir et un loup blanc et nous devons choisir lequel nous voulons nourrir. Ils ajoutent que si l’on ignore le loup blanc, l’âme divine ne devient pas plus grosse qu’une noix et que l’on voit alors marcher dans les rues nombre de morts-vivants.

                        Car Dieu a laissé la liberté à l’humanité, le libre-arbitre.

Dans le Judaïsme, on évoque le Tsim Tsoum, le retrait. Une fois la création accomplie, Dieu se retire.

                        Cette notion est également présente dans le terme Elohim, Dieu, qui signifie à la fois puissance (création) et silence (retrait).

Paul, dans son épitre aux Romains, confirme que tout nous est permis,

mais que tout n’est pas profitable.

                        Donc nous avons à notre disposition dans notre cœur le plan de retour auprès du Père. Mais il faut vouloir le dévoiler, avoir ce désir de liberté que Spinoza décrit comme une puissante force.

                        Notre corps physique est un véhicule indispensable pour effectuer cette traversée.

Le corps joue pour l’âme le rôle des jambes et sans jambes on ne peut rentrer à la maison.

Il doit être respecté comme étant le sanctuaire de l’âme.

L’être humain est Adam exilé sur la Terre, âme céleste descendue dans le corps. Il doit se réaliser corps et âme pour atteindre à sa perfection.

A l’âme pure, il faut la confrontation avec la matière, la résistance du monde causal, pour que la connaissance devienne possible. La vérité ne se dévoile qu’à ce prix.

                        Le refus du corps et de la vie en société purifie l’âme mais ne lui permet pas de se perfectionner car, par ce refus, elle est soustraite à l’expérience complète de sa propre humanité. Elle ne peut pas progresser ni se connaître réellement telle qu’elle est.

                        Donc, même si l’on sait qu’à la fin du voyage de retour nous nous en séparerons, comme Jésus sur la croix, il nous faut en prendre soin car il nous mènera à la bonne fin.

                        La personnalité peut être éduquée par divers moyens : la lecture, la réflexion, l’échange, le comportement… Et même si notre corps, notre personnalité, ne sont pas appelés à connaître l’éternité du Divin, ils peuvent nous amener jusqu’à l’éveil, le moment où l’aspect divin en nous peut croître et se relier au Père par le Fils.

                        La volonté seule ne suffit pas à réaliser le processus de la transfiguration, la liaison entre le corps l’âme et l’esprit. C’est l’ouverture du cœur qui est la clé de notre libération.

                        Le roi Augias avait 10000 chevaux et le nettoyage des écuries était une tache « surhumaine ». Hercule détourna un fleuve et c’est cette eau vive qui opéra ce nettoyage.

De même, c’est la force qui émane du cœur et qui descend le long de la colonne vertébrale, la Kundalini, qui peut effectuer la purification du sanctuaire du bassin, siège des forces naturelles en nous. Et ce sont ces forces renouvelées qui pourront réaliser la construction de l’homme triple,

Corps, Ame, Esprit.

Petit Arbre   Forrest Carter   Ldp jeunesse

La Gnose Originelle Egyptienne   Jan Van Rijckenborgh   Rosekruis Pers

Le Chemin pour aller à Christ   Jacob Böhme   Editions Arché