LES SYMBOLES DU TEMPLE

LES SYMBOLES DU TEMPLE

                                      Dès son entrée dans un Temple de la Rose-Croix, le visiteur remarque un certain nombre de symboles placés bien en évidence. Il comprend qu’ils sont en relation avec le but que poursuit la Rose-Croix et le vécu spirituel qui en découle.

                                      Un Temple est un chantier où l’on œuvre au renouvellement intérieur. Les participants ne s’y rendent pas seulement pour écouter mais pour travailler, c’est à dire se consacrer à un changement structurel fondamental, un renouvellement personnel de leur vie.

                                      Le but est d’arriver à une véritable transmutation alchimique, changer le plomb de la Nature en or de l’Esprit. Tout être humain est appelé à devenir un alchimiste, non pour obtenir ce métal qui provoque l’envie, le défoulement de tous les désirs terrestres jusqu’à la folie de la ruée vers l’or. Non, il s’agit de vivre le processus de transfiguration pour répondre à l’injonction de Jésus-Christ : soyez mes imitateurs !

Pour, à partir d’une personnalité complètement soumise à ce monde, réintégrer le monde de l’origine en redevenant l’homme divin que nous avons été.

                                      Tout être humain devrait avoir pour objectif de vivre par l’âme, qui est l’intermédiaire entre l’esprit et la matière, entre l’esprit et le corps. Si l’on centre sa vie sur l’âme, l’ego recule et l’on arrive à établir une unité vécue avec tous ceux qui vivent de l’âme.

Les anciens gnostiques parlaient de la « religion du cœur ». C’est ce que désigne la rose au cœur de la croix d’or dominant le podium. La rose est le symbole de l’étincelle divine enfouie dans l’homme, de l’étincelle d’esprit originelle qui, à l’endroit du cœur humain, sommeille dans le microcosme.

                                      La barre horizontale de la croix représente notre monde que nous appelons la dialectique car il est soumis au changement, au brisement, à la loi du monter, briller, descendre. Elle est transpercée par la barre verticale de l’Esprit qui, tel le Christ fait homme, pénètre ce monde. La rose est placée à l’intersection car elle est le point de jonction des deux états, la porte qui, dans notre vallée de larmes, peut s’ouvrir sur le jardin d’Eden.

                                      Cette barre horizontale de la croix n’est pas à négliger car elle représente le développement de l’univers physique qui est la matrice de l’homme en devenir.

Le processus alchimique commence par le Nigredo, l’œuvre au noir. Nous sommes le compost sur lequel le feu de l’athanor va agir. Nous sommes à la fois la coupe du Graal, destinée à recevoir l’eau vive et la matière soumise au feu transmutateur. Cet aspect du travail qui s’accomplit dans le Temple, mais aussi à chaque seconde de notre vie, est représenté par une coupe.

                                      La deuxième phase du processus alchimique est l’albedo, l’œuvre au blanc, la purification. Elle ne s’effectue pas avec une vie de privation, d’exercices ascétiques. Non, la source de cette purification est la Rose du cœur dont nous avons parlé, rose qui est présente sous différentes formes dans le Temple: Attachée à la croix du renouvellement, des fleurs naturelles sont également présentes, ainsi qu’une rose au milieu de la fontaine.

                                      Ce symbole est donc la base sur laquelle l’homme peut commencer l’œuvre du renouvellement intérieur. En lui, le courant d’eau vive affluant de ce foyer spirituel a le pouvoir de faire croître le nouvel homme-âme. L’eau vive est la force vitale divine qui nourrit l’âme nouvelle. L’eau a toujours été le symbole de la force originelle fondamentale de l’univers, de la création. Elle est le symbole de la perfection et de la vérité. Elle nous relie aux plus hautes valeurs humaines : la fraternité, la pureté et l’unité absolue entre toutes les âmes des hommes. 

                                      Enfin la troisième phase est le Rubedo, l’œuvre au rouge, la transformation du sang et de toute la stature physique qui devient le véhicule d’une nouvelle entité qui peu à peu prend le contrôle de notre microcosme, le monde en réduction que nous sommes. La première phase a touché le sanctuaire de la tête, le siège de la raison, de la compréhension. La deuxième a vu l’éveil de la rose du cœur, de l’âme en devenir.

Et cette troisième phase va voir la purification du sanctuaire du bassin, siège des forces naturelles, karmiques.

                                      La Sainte Trinité Dieu, Christ, Esprit Saint, a présidé à la création de l’univers et de l’homme. On peut parler également de trois alchimies :

  • La descente de l’esprit dans la matière pour ordonner son développement, figurée par l’apparition de la lumière 300 000 ans après le Big Bang.
  • La descente de Christ sur terre pour rappeler à l’homme son origine divine et lui montrer le chemin de retour.
  • Et enfin aujourd’hui nous devons nous ouvrir à cette lumière qui baigne toute la création mais que nous ne voyons pas car nous sommes atteints de cécité comme ces malades que Christ a guéris. Cette lumière, ou cette eau purificatrice doit descendre le long de notre colonne vertébrale jusque dans nos enfers, dans ce sanctuaire du bassin  où règne le dragon de la nature qu’il nous faut vaincre.

Ce processus est représenté sur le mur du Temple par

le caducée d’Hermès, ou bâton de Mercure. Les deux   serpents surmontés des deux ailes de l ‘Esprit Saint – antique symbole qui nous vient des mystères d’Egypte d’Hermès Trismégiste – représentent la force ignée du feu fondamental divin. C’est le signe de l’homme-âme-esprit avec ses pouvoirs spirituels acquis grâce à la transfiguration. Cet homme est retourné à son origine (chez son Père, selon l’expression biblique). Il est devenu le messager des dieux, l’homme mercurien. C’est celui qui, dans le chantier alchimique, a accompli la transmutation de l’ancien en nouveau et a atteint le but.

                                      Cet accomplissement des Noces Alchimiques, l’union du Roi et de la Reine, du Soleil et de la Lune, de l’Esprit et de la Matière, est figuré par la couleur or qui recouvre la croix et le caducée.

Et à l’endroit du service se trouve le chandelier à sept branches, les sept esprits qui se tiennent devant le trône de Dieu. L’Esprit Septuple englobe les sept courants divins émanant du royaume originel, et qui portent l’univers.

Sept courants de vie appellent l’homme sans relâche et lui donnent la possibilité de trouver et de réaliser le but initial de la vie.

                                      L’autel est placé au milieu d’un tapis où sont figurés le carré, le cercle et le triangle. Le carré est le fondement sur lequel l’homme doit édifier son travail spirituel. C’est le carré de construction de la franc-maçonnerie, les quatre états de la matière qui forme notre univers.

Le triangle représente les trois forces en provenance du Logos, matériaux spirituels de construction destinés à l’homme désireux d’atteindre la vie supérieure de l’âme.

Le cercle est la force universelle de la Gnose ;  symbole d’éternité, il englobe tout.

                                      Toute cette symbolique possède sa valeur propre qu’exprime la formule de la Rose-Croix du XVIIème siècle :

Ex Deo nascimur  –  nous naissons de Dieu

In Jesu morimur  –  nous mourons en Jésus

Per Spiritum Sanctum reviviscimus  –  nous revivons par l’Esprit Saint.

                                     

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