LA SCIENCE PHILOSOPHIQUE AU TRAVERS DE LA MYTHOLOGIE GRECQUE

LA SCIENCE PHILOSOPHIQUE AU TRAVERS DE LA MYTHOLOGIE GRECQUE

          Selon M. Jan Van Rijckenborgh, la Science Philosophique comprend trois volets:

 – La Cosmogenèse

 – L’Anthropogenèse

 – L’Evangile

              Et si aujourd’hui l’Evangile du Salut a la priorité, il doit se baser sur les deux premiers éléments.

Cette trinité exprime la respiration divine:

              Lorsqu’il expire, Dieu projette hors de lui les étincelles de vie qui vont constituer le Cosmos, le travail de la forme aboutissant à l’homme. Celui-ci est alors doté d’une monade pour que ce couple Esprit/Matière puisse, par l’inspiration, réintégrer l’unité, l’Alpha et l’Oméga se confondant.

               Nous allons suivre l’apparition du Cosmos au travers des Dieux grecs Ouranos, Cronos et Zeus.

              Puis le mythe de Prométhée nous dépeindra la création de l’homme, et enfin Hercule, en réalisant ses douze travaux, parcourra le chemin intérieur de l’Evangile du Salut.

              Kosmos signifie ordre, bon ordre. La Cosmogénèse est donc le récit de la naissance d’un ordre au sein de la matière indifférenciée qui, au cours d’une nuit cosmique, attend l’impulsion de l’Esprit qui va lancer un nouveau jour de manifestation.

              Hésiode, dans sa Théogonie, nous décrit ce processus de création:

« Avant toutes choses, était l’Abîme (le Vide). Puis Gaia (Terre) aux larges flancs (la matière primordiale) et Eros (Amour, le désir divin de création et la force de cohésion).

D’Abîme naquirent Erebos et la noire Nyx (Nuit). Et de Nyx, à son tour, sortirent Aether et Hêmerê « Lumière du Jour ». La lumièreémane des Ténèbres.

Terre enfanta un être égal à elle-même, Ciel Etoilé.

Elle enfanta aussi la mer inféconde aux furieux gonflements, Flot, sans l’aide du tendre amour: la matière primordiale fécondée par l’Esprit se lance dans un développement incontrôlé.

Mais ensuite, des embrassements de Ciel, elle enfanta Okéanos (Océan), Cronos et les autres Titans. »

Les Grecs enseignaient que tout, y compris les Dieux, doit la vie à Okéanos et à son épouse Téthys qui est Gaia, la Terre ou Nature. L’Océan est l’espace non mesurable – l’Esprit dans le Chaos – qui est la Divinité et Téthys est la matière primordiale en voie de formation.

Okéanos est le Père générateur, Téthys la Mère nourricière. Le lien qui va les unir est Eros, l’Amour, le désir de Dieu de créer la Vie.

Et cette union va donner naissance à Ouranos et Gaia, qui engendrent à leur tour les Titans, et deux de ceux-ci, Cronos et Rhéa, mettent au monde les Cronides d’où se distinguera le couple Zeus/Héra promis à la divinité suprême.

Le couple Téthys/Okéanos est l’union Ame/Esprit, le point central d’où émane la vie (Big Bang).

Comme la monade devient le principe central du microcosme, ses radiations formant une sphère délimitée par l’Esprit, de même Okéanos ayant donné naissance à tout ce qui constitue le monde, il s’en éloigne pour le ceinturer. D’Océan, Okéanos devient un fleuve représenté dans une œuvre intitulée « Le Bouclier », attribuée à Hésiode.

Il s’agit du bouclier d’Héraklès qui contient, peintes ou sculptées, toutes les scènes de la vie (villes, fêtes, batailles, monstres… ) et « le long du rebord circulaire, roulait l’Océan. On eût dit un fleuve coulant à pleins bords – et il entourait tout entier l’écu aux mille ciselures ».

                Selon Platon, la plus haute divinité construit l’univers dans la forme du dodécaèdre (les douze éons) et son « premier engendré » naquit du Chaos et de la Lumière primordiale   -le Soleil central, l’Esprit-.

Ce « Premier né« , le Protogonos, n’est que l’agrégat de l’armée des constructeurs, les premières forces constructrices appelées « Les Anciens nés de l’Abîme » ou le « Premier Point« .

Ouranos est celui qui entoure, qui embrasse tout.

Il naît du Chaos représenté par Gaia à laquelle il s’unit ensuite pour donner le jour aux Titans.

Il est le Dieu du ciel, de l’espace sans bornes, infini, où tout est inconditionné mais en germe et qui est appelé Chaos. Gaia est son aspect féminin car le Chaos est Père-Mère.

Ayant donné naissance aux Titans et à des monstres puissants mais incohérents qui symbolisent les forces aveugles du Chaos, il décide d’arrêter là la génération. Ouranos ne peut en effet créer que dans le Chaos et c’est son fils Cronos/Saturne qui deviendra l’agent de la loi de génération avec Rhéa.

D’autre part, si un terme n’était pas mis à la fécondité d’Ouranos, la genèse se perpétuerait à l’infini et l’idée même de monde se trouverait évacuée. Le registre cosmogonique naît et doit se clôturer.

Le mythe nous montre donc Cronos mutilant son père. La castration d’Ouranos sera le coup d’arrêt donné à la phase initiale du monde.

Les entités primordiales sont donc condamnées à l’impuissance pour laisser le cosmos se déterminer dans l’espace et le temps.

Elles deviennent du même coup des réalités physiques. L’étape cosmogonique n’instaure pas l’ordre définitif du monde: elle parvient à planter un décor orienté selon les axes verticaux et horizontaux que les générations ultérieures, les Dieux tard venus, organiseront (récit théogonique).

La Cosmogonie ne révèle pas la structure du monde (objet de la Cosmologie) mais l’état d’avant le monde.

Le monde organisé est l’œuvre de Zeus/Jupiter.

La fécondité primordiale marine est illustrée par l’épisode de la naissance d‘Aphrodite.

Après la mutilation d’Ouranos, sa semence tombe dans l’océan (l’éther de l’espace) d’où naît alors Vénus-Uranie, la Nature sous son aspect transcendant ou Aphrodite qui symbolise la vie qui prend naissance dans l’eau. A peine a-t-elle posé le pied sur terre en abordant l’île de Chypre que l’herbe se met à pousser: la vie passe de l’eau à la terre.

Les forces prolifiques de l’espace akashique (Ouranos) sont captées par Cronos: l’infinité de la vie est morcelée, limitée par le temps. Cronos représente donc la génération dans le temps, à travers les cycles divers. Et c’est alors Zeus/Jupiter, fils de Cronos, qui devient l’espace limité de ces cycles, car Zeus comme Ouranos symbolise l’espace, mais cette fois il s’agit d’un espace circonscrit; c’est de cet espace que toutes choses naîtront, et c’est pourquoi Jupiter est représenté comme le Dieu créateur, le Démiurge, mais il ne crée que dans les cycles de temps délimités par Cronos.

Neptune, sous sa forme primordiale, est Okéanos (Océan). Comme Cronos, il est l’un des douze Titans fils d’Ouranos.

Lorsque Cronos, incité par Géa, complote de mutiler son père, Okéanos lui refusa son aide et décida de demeurer dans le royaume de son père, c’est à dire de rester avec lui la source primaire.

C’est pourquoi Neptune comme Uranus sont en dehors du Zodiaque de la manifestation.

Les cycles sont les enfants de Saturne/Cronos, dévorés par lui, car le temps dévore toujours ce qu’il crée. Si Jupiter échappe à la voracité de son père, c’est qu’il représente le cycle en cours, celui de notre système solaire et de notre terre. Les autres enfants de Cronos sont des cycles révolus.

Cronos/Saturne personnifie aussi le Karma ou loi de causalité. Etant la loi de rétribution, Saturne doit incorporer toutes les causes. Ces causes qui sont le produit du temps et qui ont été générées dans les cycles passés, il faut qu’il en garde la mémoire et il les incorpore à sa substance en avalant ses enfants.

                Lorsque Jupiter se révolte à son tour contre son père Cronos, il lui fait subir le même sort qu’avait subi Ouranos aux mains de Cronos, ceci marquant une nouvelle étape dans la manifestation.

                Jupiter oblige alors Cronos à dégorger les enfants qu’il avait avalés: Jupiter, créateur  dans le cycle qui s’ouvre, doit avoir à sa disposition toutes les forces générées dans le passé. Ceci est conforme aux attributions que le titre de Démiurge confère à Jupiter: c’est lui en effet qui doit employer toutes les énergies prisonnières jusque là, c’est à dire latentes et sans emploi.

Saturne/Cronos est le Christ cosmique qui fait descendre la vie du Père (Ouranos) dans la manifestation. Il limite la vie infinie à un cycle de manifestation, et c’est la croix des quatre directions de l’espace qui définit la sphère d’action où s’exercera l’activité du Dieu créateur. C’est là la signification fondamentale de la crucifixion.

« D’un fragment de moi-même, j’emplis mon univers et je demeure« . « Bahgavad Gita ». C’est par l’office de Cronos que la puissance prolifique d’Ouranos (Feu- Ether) se répand dans tous les cycles, et c’est pourquoi il est dit de Saturne/Christ: il est le premier et le dernier.

C’est lui en effet qui commence la génération et c’est lui qui amène la vie jusque sur les plans les plus matériels.

Saturne est appelé le père des Dieux, tous les Dieux, à partir de Jupiter, appartenant à la manifestation active.

Les personnalités humaines, qui représentent le cycle d’une existence sur terre, sont les enfants de Saturne, dévorés par lui.

Parce Qu’il est la loi karmique, Saturne incorpore en lui-même l’essence de chaque vie et, à la mort, il enferme dans l’être aural tout ce que cette vie a produit. Il libère ces causes lors d’une nouvelle incarnation. On voit se répéter dans l’homme le processus cosmique.

 Poursuivons le processus décrit par Hésiode:

« Terre mit au monde les Cyclopes au cœur violent, Brontès, Stéropès et Arghès« : les trois aspects divins commencent à se manifester.

Brontès est le Tonnerre, le Père qui parle, la Parole, le son créateur.                                                Stéropès signifie lumière, l’âme.

Arghès est l’activité tourbillonnante, l’intense activité de la vie sur le plan physique.

Au niveau microcosmique, ce sont les trois centres de forces Tête, Cœur, Bassin qui se manifestent.

« D’autre fils naquirent encore de Ciel et de Terre:

Cottos, Briarée, Gyès, qui avaient cent bras et cinquante têtes. C’étaient de terribles fils et leur père qui les avait en haine, les cachait dans le sein de Terre. »

 C’est l’image de l’évolution désordonnée de la matière, les diverses branches qui, ne portant pas de fruit, c’est à dire n’arrivant pas à l’homme, doivent être coupées.

« Nyx (Nuit) enfanta l’odieuse Mort, les Parques et Némésis ».

Le processus d’individualisation se développe dans la famille humaine, entraînant la responsabilisation, le Karma (Némésis) et l’entrée dans le monde de la mort, du changement perpétuel.

« Ainsi que tous les maux qui vont accabler l’humanité:

Vieillesse, Lutte, Faim, Douleur, Meurtre, Anarchie et Désastre ».

 Peinture peu réjouissante du monde dévolu à l’humanité!

Mais, en même temps, « Flot engendra Nérée (Mercure), la Sagesse« . La possibilité de se libérer de cet enfer est toujours présente.

« Vint ensuite Echidna à l’âme violente, moitié femme et moitié serpent qui gîte aux profondeurs secrètes de la terre divine »: le serpent de cette nature qui gît dans le sanctuaire du bassin au bas de la colonne vertébrale, siège des forces karmiques.

« Elle s’unit à Typhon le terrible et de lui enfanta des enfants au cœur violent: Cerbère, Hydre, Chimère ». Constitution de l’être aural.

Dans « Les travaux et les Jours« , Hésiode nous dépeint cette évolution au travers des cinq races:

La race d’or, à l’époque de Cronos, concerne l’humanité dans son âge d’or de l’ignorance primitive.

la race d’argent, créée par Zeus/Jupiter, est l’humanité entrant dans sa maturité.

  • La race de bronze, alliage de plusieurs métaux, est la séparation des sexes.

– Puis vint une race de Héros, Demi-Dieux, dont la génération nous a précédés sur la terre. Ils sont les guides qui ont aidé au développement de l’humanité.

– Enfin vint la cinquième race, la race de fer, la nôtre:

« Ils ne cesseront ni le jour de souffrir fatigues et misères, ni la nuit d’être consumés par les dures angoisses que leur enverront les Dieux. »

 L’évolution de la matière est arrivée à son but, l’homme physique est accompli.

Il doit être doté maintenant d’une conscience individuelle qui lui permettra de dompter son état animal. Pour ce faire, Dieu envoie son fils unique sur terre, Christ est crucifié sur la croix de la nature.

L’anthropogenèse est symbolisée par le mythe de Prométhée:

 « Ecoutez plutôt les malheurs des hommes et comment, les sortant de leur imbécillité première, j’ai fait d’eux des êtres dotés d’intelligence et capables de penser. »

 Prométhée enchaîné – Eschyle.

                Dieu du Feu, fils du Titan Japet et frère d’Atlas, Prométhée représente les entités bienfaisantes qui apportèrent la lumière au monde et douèrent l’humanité d’intellect et de raison. Il est l’initiateur de la première civilisation humaine.

                Après le déluge de Deucalion, Zeus avait ordonné à Prométhée de faire sortir une nouvelle race humaine de la vase déposée par les eaux. Après avoir ainsi formé l’homme du limon de la terre, il déroba le feu divin pour l’animer, pour lui permettre d’avancer consciemment sur la voie de l’évolution spirituelle et transformer ainsi le plus parfait des animaux de la terre en un Dieu potentiel.

Comme punition pour ce vol, Zeus condamne Prométhée à être enchaîné au rocher de la matière. Il est l’âme divine, Chrestos.

Chaque jour, un aigle lui dévore le foie qui se régénère chaque nuit:

le foie est le siège de l’âme naturelle qui disparaît et renaît au gré des incarnations.

Car ce don du feu divin, s’il est une bénédiction pour l’homme sur son chemin évolutif, entraîne plusieurs conséquences:

– L’homme n’est plus sous la houlette des guides (Elohims); il doit créer son propre futur.

– Etant doté d’une conscience, l’homme devient responsable de ses actes, suivant la loi de Karma.

  • Ce que l’on appelle l’ordre de secours est soumis à la loi du monter, briller, descendre, à la dégénérescence, à la mort.

« Nyx enfanta l’odieuse Mort, les Parques et Némésis (Karma). »

Cette « punition » est également représentée par la célèbre boîte de Pandore qui apporte tous les maux à l’humanité, ne lui laissant que l’espoir.

Mais, de par son nom (Celui qui voit en avant, le clairvoyant), Prométhée agit en toute connaissance de cause.

« Pour échapper à mes liens, il me faut plier d’abord sous une charge infinie de douleurs et d’angoisses. Devant la nécessité, tout mon art est sans force ».           Eschyle.

Le Titan crucifié est le symbole personnifié du Logos collectif, des Seigneurs de la Sagesse ou de l’homme céleste qui s’incarna dans l’humanité. Il préfère le libre-arbitre à l’esclavage passif, la douleur à une béatitude instinctive, vide et stupide.

Goethe fait dire à Prométhée s’adressant à Hermès, le messager de Zeus: « Jamais je n’échangerais ma misère contre un emploi de valet. Il est plus noble de servir cette pierre que d’être de son père Zeus le messager écouté. Zeus apprendra à mesurer l’écart entre pouvoir et esclavage ».

 Il sait que ce passage par la connaissance du bien et du mal, par la souffrance, est indispensable afin de « trouver la lumière après s’être égaré sur bien des fausses pistes; de vaincre le mal grâce à la lumière, trouvée et conquise par soi-même; de rétablir l’état originel. Sorti dans l’ignorance, l’homme rentre avec le savoir. »   Gnose Originelle Egyptienne IV.

                Le Destin, Karma, aux décrets duquel même Zeus ne peut échapper, ordonne que ses souffrances ne dureront que jusqu’au moment où un fils de Jupiter, un fils surpassant en force son père, naîtra.

Ce fils délivrera Prométhée (l’humanité souffrante) de son don fatal. Son nom est « Celui qui doit venir » (le Messie, Maitreya).

Il sera un fils de Io, Déesse transformée en génisse par Zeus et condamnée à errer sur la terre. Elle est la mère universelle enfantant le sauveur de l’humanité (Isis/Horus, Maya Devi/Bouddha, Marie/Jésus).

Suivant Eschyle, lorsqu’elle passe devant le rocher où est enchaîné Prométhée, celui-ci lui annonce que de sa descendance « naîtra un audacieux archer légendaire, qui viendra me délivrer de mon supplice ». Il sera un enfant de la treizième génération: Christ le treizième éon, 1 + 3 = 4 corps, stature de l’homme.

Ce sauveur est Hercule dont nous allons maintenant suivre l’histoire. Eschyle a écrit également un

 « Prométhée délivré » qui ne nous est pas parvenu. En effet Prométhée sera récompensé de son sacrifice: il est libéré par Hercule et le Centaure Chiron lui fait don de son immortalité. Ainsi Prométhée, au départ un Demi-Dieu , réintègre l’Olympe pour l’éternité.

« Je suis sure qu’un jour, quand tu seras délivré de ce carcan, tu n’auras pas moins de force que Zeus. »         Eschyle.

« ‘Une seule chose ne sait aussi qu’une chose; et bien qu’elle soit bonne en soi, cependant elle ne connaît ni le bien ni le mal, car elle n’a rien en soi qui la rende sensible. Si le Dieu caché n’était pas sorti hors de soi dans le Temps, dans un discernement de la volonté qui est un combat; comment est-ce que la volonté cachée de Dieu lui pourrait être apperte? Comment est-ce que dans une seule volonté il pourrait être une connaissance d’elle-même? »                     Jacob Böhme

                C’est Hercule qui va développer cette connaissance au cours des douze étapes que constituent les douze travaux auxquels Héra, par jalousie, va le soumettre.

Héraklès en Grec signifie « Gloire d’Héra« , le rayonnement de l’éclat de l’âme. Il est le fils de Zeus et d’Alcmène, de père divin et de mère terrestre (I’Esprit et la forme).

Il est le Dieu incarné, non encore parfait, qui prend résolument en main la nature inférieure.

Son nom incarne sa mission qui est de rendre manifeste, dans un travail actif sur le plan physique, la gloire et le pouvoir de sa divinité innée. Son histoire passe par les douze travaux, les douze signes du Zodiaque (mot signifiant chemin) et dans chaque signe il acquiert une nouvelle connaissance de lui-même. Dans sa personne, il symbolise la dualité essentielle de Dieu en manifestation, de la vie dans la forme, de l’âme dans le corps.

Cette dualité est la gloire de l’humanité et constitue aussi le problème que chaque être humain doit résoudre.

Le Père-Esprit et la Mère-Matière se rencontrent en l’homme et le travail du disciple est de se dégager des liens de la Mère et de répondre à l’amour du Père. Cette dualité est mise en évidence par le fait qu’Hercule avait un frère jumeau. L’un était né de père terrestre et l’autre était fils de Zeus. C’est là la grande réalisation de chaque être humain évolué et conscient de soi. Il est conscient des deux aspects qui se rencontrent dans sa nature.

Il y a la personnalité mentale, émotive et physique par laquelle il s’exprime d’habitude. Et il y a la nature spirituelle, avec ses impulsions et ses intuitions, son attirance vers les choses vitales et divines et, par conséquent, la lutte intérieure qui vient de cette dualité réalisée.

                Hercule est le disciple vivant dans un corps physique. Il a la vision du plan de Dieu pour le monde et l’humanité, et sait ce qu’il a faire.

Il est dit qu’Hercule tua son jumeau: ainsi il ne fut plus une entité divisée, ni une dualité, mais l’âme et le corps furent une unité.

Lorsque Hercule était au berceau, il tua deux serpents: celui de la matière et celui de l’illusion.

Ayant achevé sa croissance (4 coudées, 4 corps) et ayant reçu toute l’instruction possible, il tua tous ses instructeurs – pour s’en libérer – Pourquoi? Parce qu’il avait atteint le point où il pouvait se tenir sur ses pieds, diriger sa vie, acquérir la connaissance de lui-même.

Cet épisode représente également le septième jour de la création où Dieu (les Elohims créateurs) se repose, l’homme devant maintenant créer son propre futur (Épigenèse).

Il se marie (union avec Psyché, l’âme) et de cette union naissent trois enfants: les trois foyers de conscience qui s’éveillent.

Il est équipé de tous les pouvoirs divins (cuirasse en or de Vulcain, arc d’Apollon… ). Mais il préfère utiliser une massue qu’il a taillée lui-même, résultat de son travail personnel (aucun maître, aucun Guru, ne peut faire le chemin à notre place).

C’est le plan de Dieu pour l’homme et l’humanité qui est révélé dans l’histoire de ce fils de Dieu, Hercule.

Un chemin de l’ignorance à la sagesse, du désir matériel à l’aspiration spirituelle, de l’aveuglement de l’humanité à la pure vision de ceux qui voient Dieu. A partir d’un être humain errant, mais sincèrement ardent et conscient, avec intelligence, du travail à accomplir, est créé un sauveur du monde.

1- Capture des Cavales mangeuses d’hommes                            BELIER

Diomède, fils de Mars, était l’éleveur de ces Cavales qui ravageaient le pays, causant de grands dégâts et tuant tous les hommes qu’elles rencontraient sur leur chemin.

Hercule les capture une première fois, les donne à garder à son ami Abdéris qui ne peut les maîtriser et se fait tuer. Hercule recommence son travail et les capture à nouveau.

Le disciple commence son travail, ne réalisant que peu l’ampleur de la tâche et n’étant pas préparé à l’échec. Hercule n’a pas toujours réussi et dut refaire le travail jusqu’à ce que le succès couronne ses efforts.

Le Bélier est le premier signe du Zodiaque, il est le signe du commencement. Au point de vue cosmique, c’est le signe de la création: « L’Agneau immolé dès la fondation du monde« .

Dans la vie de l’aspirant disciple, ce signe implique la période de réorientation et d’effort conscient renouvelé et son départ pour l’étape finale sur le sentier de l’évolution qui le conduira hors du règne humain pour passer au royaume de Dieu.

Dans le Bélier, qui a vu le commencement de la vie de la forme et qui a inauguré le travail créateur, commence à se faire sentir le besoin de se libérer de là forme. En lui on trouve l’impulsion qui conduit à la construction de la forme qui sera pendant longtemps la prison de l’âme.

Commencement physique et commencement spirituel sont les impulsions initiales ressenties dans le Bélier.

Le Bélier gouverne la tête; il est le signe du penseur. Tous les commencements ont leur origine sur le plan mental et dans la pensée du créateur, sur le plan cosmique et microcosmique.

La famille humaine, quatrième règne de la nature, se mit à exister lorsque le mental apparut et différencia l’homme de l’animal.

L’aspirant commence ses travaux lorsqu’il devient réellement un penseur et qu’il se met à agir en pleine connaissance consciente, en tant qu’arbitre de sa propre destinée.

Donc la juste orientation commence dans le Bélier. Hercule, le disciple nouvellement pensant, commence là son travail.

« Celui qui ne contrôle pas ses pensées, celui qui ne transforme pas ses pensées, sa mentalité, n’a pas le droit de se croire, au sens véritable, un élève de l’Ecole Spirituelle ».                Gnose Originelle Egyptienne I

Les Cavales représentent l’aspect féminin du mental qui donne naissance aux idées, aux théories et aux concepts. Est ici symbolisée la tendance du mental à créer des formes pensées qui incarnent les idées conçues, destructrices lorsqu’elles émanent du mental inférieur.

Hercule doit commencer par acquérir la maîtrise mentale dans le monde de la pensée. Il ne tue pas les Cavales mais les dompte.

« Le contrôle de vos pensées est le commencement de votre auto-sanctification. C’est pourquoi une éducation du penser est une nécessité pour tous ceux qui veulent aller le chemin. C’est l’éducation de l’intellect à laquelle nous devons nous soumettre dans l’Ecole Spirituelle. »         GOE I

Hercule se surestime car, s’il réussit à les capturer, il ne réalise pas leur force. Aussi il les donne à garder à Abdéris, le soi inférieur. Or l’union d’Hercule, l’âme, et d’Abdéris, la personnalité, était nécessaire pour garder les juments dévastatrices. Abdéris seul n’était pas assez fort.

Hercule prend le départ, réagit à l’impulsion de la pensée. Il commence par une impulsion spirituelle indéfinissable et termine comme sauveur du monde.

2- Capture du Taureau de Crète

    TAUREAU

Minos, roi de Crète, possédait un taureau sacré qu’il détenait dans l’île de Crète. Eurysthée envoya Hercule pour qu’il capture le taureau et l’amène sur le continent. L’île est le symbole du soi séparé.

Le taureau doit être maîtrisé, monté et conduit, à travers les eaux, vers le continent. Cela signifie que le disciple doit subordonner son « île personnelle », séparée, au dessein et au travail du groupe. L’aspirant utilise son mental, et au moyen de la perception intelligente, il guide et maîtrise le taureau du désir.

Hercule conduit le taureau aux Cyclopes, à l’initié à l’oeil unique qui est l’âme elle-même. Les trois aspects divins commencent à se manifester:

Brontès (Tonnerre) est le Père qui parle, le son créateur, l’Esprit (tête).

Stéropès (lumière) est l’âme (cœur).

Argès (activité) est la divinité s’exprimant dans l’intense activité de la vie sur le plan physique (bassin).

Ce sont ces trois aspects qui vont garder le taureau.

Dans l’élaboration du plan créateur, l’impulsion de la pensée est suivie du désir. A l’état de conscience que nous appelons

Mental, succède l’état de sensibilité. Après un début d’activité dans le sanctuaire de la tête, le sanctuaire du cœur s’ouvre.

Hercule apprend la nature du désir et la transmue en aspiration.

3- Cueillette des Pommes d’Or des Hespérides

   GEMEAUX

Ayant regardé Hercule réaliser la maîtrise mentale et monter ensuite le taureau du désir jusque dans le temple de l’âme, Eurysthée lui imposa la tâche d’aller chercher les Pommes d’Or du Jardin des Hespérides.

Le visionnaire doit devenir un homme d’action; le désir doit être porté dans le monde de la pleine réalisation. En cela réside le test dans les Gémeaux.

Au cours de ce voyage, Hercule rencontre Nérée, la voix intérieure, qui lui conseille d’aller vers le sud, pôle opposé de l’Esprit, sanctuaire du bassin. Il doit alors lutter contre le serpent Aatée, la Kundâlini de la colonne vertébrale. La seule manière de le vaincre est de l’élever au-dessus de la terre, sa mère (Gaia) et de le mettre dans la lumière où il perd toute sa force.

Il est également mis face au piège de l’occultisme, de la culture du moi, en la personne de Busiris.

Enfin, dans sa quête, il rencontre Atlas qui porte le fardeau du monde sur ses épaules. Hercule s’engage dans le service au monde et à l’humanité et prend la place d’Atlas.

Se sacrifier amène aussitôt sa récompense: il avait abandonné sa recherche afin d’aider le monde; Atlas alla pour lui au Jardin des Hespérides et lui remit les Pommes d’Or de la Sagesse, le mettant en contact avec les trois gardiennes de l’arbre, les trois sanctuaires renouvelés:

Aglaé symbolise la gloire de la vie, la magnificence de la manifestation sur le plan physique.

Erythéia, qui garde la porte, l’âme, toujours ouverte par l’amour-sagesse, donne à Hercule une pomme sur laquelle est gravé le mot d’or: Service.

Hespéris, l’étoile du soir, l’étoile de l’initiation, représentant la volonté, dit à Hercule: « Foule le sentier« .

Après la pensée et le désir vient le plan physique.

Dans ce signe, le disciple parvient à la connaissance de lui-même comme personnalité et il rassemble les pommes d’or de la connaissance.

4- Capture de la biche de Cérynée

   CANCER

Eurysthée envoya Hercule capturer la biche aux cornes d’or de Cérynée, biche consacrée à Artémis, déesse de la lune, et revendiquée également par Diane fille du Soleil.

Hercule la pourchasse une année durant. Finalement le succès couronne ses efforts; il saisit la biche et la tient « près de son cœur ». Il la conduit alors dans le temple sacré à Mycènes où il la pose devant l’autel dans le Lieu Saint.

La biche représente l’instinct (bassin, Artémis, lune), l’intellect (tête, Diane, Soleil) et l’intuition, nouvelle activité du cœur. Le disciple doit apprendre à utiliser l’intellect sous l’influence de Diane et, par lui, entrer en rapport avec le monde des idées et de la recherche humaine. Il doit transporter cette capacité dans le temple du Seigneur et là la voir transmuée en intuition. Grâce à l’intuition, il doit devenir conscient des choses de l’Esprit et des réalités spirituelles que ni l’instinct ni l’intellect ne peuvent lui révéler. (Remontée de la force vers le cœur).

Hercule a transmué l’instinct en intellect (règne humain); il doit maintenant transmuer l’intellect en intuition.

5- Massacre du Lion de Némée

   LION

Eurysthée imposa à Hercule la redoutable tâche de supprimer le Lion de Némée qui dévastait la campagne.

Hercule découvrit que la seule façon d’atteindre son objectif était de chasser le lion en cercles de plus en plus concentriques jusqu’à l’acculer dans une caverne. Celle-ci comportait deux ouvertures et Hercule dût en fermer une avant de pouvoir maîtriser le lion de ses mains.

L’aspirant, le Lion de Juda, doit tuer le lion de la personnalité. Etant sorti de la masse et ayant développé son individualité, il doit alors détruire ce qu’il a créé. L’égoïsme, l’instinct d’autoprotection, doit céder la place au désintéressement, ce qui est la subordination du Soi au Tout.

La caverne représente la cavité frontale qui abrite la pituitaire avec ses deux lobes: le siège du mental et le siège de la nature émotionnelle. Ce n’est qu’après avoir bloqué l’ouverture des émotions que l’on peut vaincre le lion de la personnalité dans la caverne.

Les cinq premiers signes concernent la période du sentier de probation. Hercule a préparé la venue de Christ et sa conception dans le signe de la Vierge.

6- Prise de la ceinture d’Hippolyte

   VIERGE

La reine des Amazones, Hippolyte, possédait une ceinture offerte par Vénus. Dans le Temple de la Lune, elle offrait des sacrifices à Mars, le Dieu de la guerre. Hercule fut chargé de prendre cette ceinture. Mais alors qu’Hippolyte la lui tendait, il tua la reine.

Sur le chemin de retour, il sauva la sirène Hésione avalée par un monstre marin.

C’est dans la Vierge que le premier pas vers l’union de l’Esprit et de la Matière est fait. L’aspirant doit réaliser qu’aucune vérité n’est complète ou même réelle si elle n’inclut pas son opposé et tout ce qui arrive entre eux.

Le mauvais usage de la substance et la prostitution de la matière à des intentions mauvaises sont des péchés contre l’Esprit.

C’est le péché que commit Hercule quand il ne comprit pas que la reine des Amazones devait être rachetée par l’union et non tuée. Puis il se racheta en sauvant Hésione.

Dans la sirène, la Déesse Poisson, nous avons le symbole de l’unification de la Vierge et de son signe opposé, les Poissons, l’apogée de la naissance de la conscience Christique, latente dans la Vierge. Les trois vertus demandées sont: tolérance, compassion et charité.

7- Capture du Sanglier d’Érymanthe

    BALANCE

Hercule doit capturer ce sanglier qui ravage la contrée.

En chemin, il rencontre Chiron (bonne pensée) et Pholos (force corporelle), deux Centaures avec qui il entame une barrique de vin qui ne devait être bue qu’avec tous les Centaures.

C’est un nouvel échec d’Hercule qui cède à la nature astrale du désir. C’est un péché contre le groupe.

Survient une dispute et Hercule tue ses deux amis.

Nous ne pouvons pas maîtriser la nature du désir par la pensée ou la force physique. Nous pouvons y réussir un certain temps, mais elle ressurgit en nous.

Les fumées du plaisir doivent être dissipées avant que ne puisse être entreprise la tâche plus importante de la maîtrise de soi, à savoir la capture du sanglier. Hercule pourchasse le sanglier du désir sur les hautes montagnes, sur ces sommets où se produisent toutes les grandes révélations, où les brouillards de la vallée disparaissent.

8- Destruction de l’Hydre de Lerne

    SCORPION

Il est demandé à Hercule de trouver l’Hydre à neuf têtes qui vivait dans un marécage aux effluves puants. Ce monstre a sa contrepartie subjective dans la caverne du mental. Dans l’obscurité et la vase des recoins non éclairés du mental, elle prospère. Beaucoup de temps s’écoule avant que l’individu ne réalise qu’il alimente une créature aussi féroce.

Hercule dut d’abord affronter le marais de Lerne avec ses sables mouvants et ses odeurs pestilentielles. Finalement il trouva le repaire de la bête monstrueuse, une caverne où régnait la nuit perpétuelle. Hercule envoya des flèches enflammées à l’intérieur et l’Hydre apparut. C’était une chose horrible à voir, qui semblait avoir été faite de toutes les pensées les plus ignobles conçues depuis le commencement des temps (l’être aural). Hercule attaqua, lui coupant une tête, mais deux repoussèrent. A maintes reprises Hercule attaqua le monstre qui, au lieu de s’affaiblir, devenait plus fort à chaque assaut.

Alors Hercule se souvint des paroles de son instructeur: « Nous nous élevons en nous agenouillant ».

Rejetant sa massue, il s’agenouilla, saisit l’Hydre de ses mains nues et l’éleva dans les airs. Tenue ainsi, sa force diminua. Le monstre, puissant dans l’obscurité et la vase, perdit bientôt de son pouvoir quand les rayons du soleil et l’effleurement du vent l’atteignirent.

Ce n’est que lorsque les neuf têtes s’affaissèrent sans vie qu’Hercule vit la tête mystique qui était immortelle. Il la coupa et l’enterra sous un rocher.

Hercule fait trois choses: il reconnaît l’existence de l’Hydre, la cherche patiemment et finalement la détruit. Le discernement est nécessaire pour reconnaître son existence; la patience pour découvrir son repaire; l’humilité pour amener le subconscient à la surface et l’ exposer à la lumière de la Sagesse.

L’être aural ne peut être vaincu par notre personnalité. Il doit être exposé à la lumière Christique.

9- Extermination des oiseaux de Stymphale

    SAGITTAIRE

Les marais de l’Achaïe étaient couverts d’oiseaux tueurs d’homme. Hercule ne pouvait les tuer tous avec ses flèches. Aussi utilisa-t-il deux cymbales d’airain qui donnaient un son si assourdissant que les oiseaux s’enfuirent.

Dans le Bélier, Hercule entreprit, sur le plan mental, de capturer les Cavales. Il échoua parce qu’il les traita du point de vue de la personnalité et non du point de vue de l’âme.

Dans le Sagittaire, il est confronté au même problème sur le plan mental et là il démontre une parfaite maîtrise de ses pensées.

Le marais est le symbole du mental et de l’émotion.

Hercule découvre que, bien qu’il ait triomphé dans le Scorpion, il a encore une nature émotionnelle. Le Sagittaire est le signe du silence, la maîtrise du commérage, du bavardage inutile, la retenue du langage en ce qui concerne les choses spirituelles.

C’est le couronnement du travail entrepris dans le Bélier: l’utilisation juste et le contrôle juste des pensées.

10- Destruction de Cerbère, gardien de l’Hadès

    CAPRICORNE

Hercule est envoyé libérer Prométhée qui est enchaîné à un rocher en Enfer, le royaume d’Hadès. Il passa le Styx, rivière que doivent traverser les âmes décédées, grâce à Charon, le passeur.

Puis il rencontra Méduse avec sa chevelure entrelacée de serpents. Il saisit son épée et lui porta un coup, mais il ne frappa que le vide: l’être aural n’est en fait qu’une illusion.

Il se présenta face à Cerbère, le chien à trois têtes (la personnalité triple). Il le saisit à la gorge centrale et le maîtrisa. Enfin il put libérer Prométhée de ses souffrances.

C’est le signe de la transfiguration: Christ prit avec lui Pierre (corps), Jacques (cœur) et Jean (tête) et les conduisit sur

une haute montagne où il fut transfiguré devant eux.

                Les trois derniers signes n’ont aucune relation avec l’ accomplissement personnel: c’est le service à l’humanité, l’amour impersonnel de toute l’humanité.

11- Nettoyage des écuries d’Augias

    VERSEAU

                Depuis des années, le roi Augias n’avait jamais fait enlever le fumier accumulé par son bétail dans les écuries royales. Les nettoyer était un travail surhumain.

                Mais Hercule remarqua que deux rivières, l’Alphée et le Pénée, coulaient à proximité. Il détourna le cours de ces rivières qui déversèrent leurs eaux à travers les écuries. Les flots entraînèrent les immondices accumulées.

Du sommet de la montagne dans le Capricorne, Hercule doit descendre dans la saleté de la matière et nettoyer les écuries. Il doit aider au nettoyage du monde, donnant une juste direction, à travers lui, aux forces de vie.

Au plan microcosmique, cela montre que ce travail ne peut être effectué par la personnalité, il s’agît d’une tâche « surhumaine ». Mais il faut laisser la lumière pénétrer dans notre système, descendre le long de la colonne vertébrale jusqu’au sanctuaire du bassin où se sont accumulées les « immondices ».

12- Capture des bœufs de Géryon

    POISSONS

Il y avait une île où vivait un monstre humain à trois corps (les trois règnes de la nature) appelé Géryon. Il détenait un troupeau de bœufs roux, gardés par un berger et un chien à deux têtes.

Le symbole des bœufs est celui des désirs inférieurs gardés par un berger, le mental, et un chien à deux têtes, le physique et le psychique.

Hercule tua le chien et Géryon, mis tous les bœufs dans la coupe d’or (Graal) dans laquelle il était venu, les emmena vers la Cité Sacrée et les offrit en sacrifice à Athéna, Déesse de la Sagesse.

Pensons à Hercule comme à un Sauveur du Monde.

Il vit l’humanité possédée par un monstre, un homme à trois corps (mental, psychique et physique). Il entreprit de la libérer en se libérant soi-même.

Hercule a accompli ses douze travaux, il se dirige maintenant vers le Temple de Jupiter pour lui rendre grâce.

Par ruse, il est amené à revêtir la tunique de Nessus empoisonnée du sang de l’Hydre de Lerne. Le poison est un feu violent qui s’attaque à la peau, aux chairs, au sang, aux os.

Hercule fait construire un bûcher, étend la peau du lion de Némée (la personnalité) et, la nuque appuyée sur sa massue (le mental contrôlé), enveloppé par les flammes, il se couche avec le même visage que « s’il était dans un banquet étendu devant des coupes pleines de vin, le front ceint d’une couronne

fleurie. (Maîtrise du mental et nouveau penser).

Jupiter alors prend la parole devant les Dieux rassemblés: « Ces flammes qui vous effrayent, ne les maudissez pas: celui qui a triomphé de tout, triomphera de ces feux que vous voyez et il ne sentira la puissance de Vulcain que pour la part d’humanité qu’il tient de sa mère, Héra (la forme, la matière).

Ce qu’il a reçu de moi est éternel, soustrait aux atteintes de la mort et nulle flamme n’en peut avoir raison. Cette part de son être, une fois sa vie terrestre achevée, je l’accueillerai au céleste séjour. »

Le feu de l’Esprit Saint dévore la part de l’homme qui est de l’ancienne nature, laissant apparaître l’or de l’Esprit qui est inattaquable. Hercule abandonne son véhicule physique pour intégrer le Royaume Originel.

Sur un plan macrocosmique, cette dernière étape est celle de Vulcain, la dernière ronde où l’humanité doit abandonner son dernier corps, son corps mental, pour réintégrer l’unité de l’Esprit.

« Cependant, tout ce que la flamme pouvait détruire, Vulcain l’avait anéanti; il ne resta rien où l’on pût reconnaître l’apparence d’Hercule, rien de ce qu’il y avait en lui de modelé à l’image de sa mère; il ne conserve que les marques de ce qu’il doit à Jupiter. Tel un serpent après la mue, le Héros, dès qu’il a dépouillé son corps mortel, puise sa vitalité dans la meilleure partie de lui-même; il parut devenir plus grand encore et, gagnant en majesté et en noblesse, digne désormais de vénération.

Le Père tout-puissant, l’enveloppant dans un nuage, l’enleva sur un char à quatre coursiers et le transporta au milieu des astres rayonnants.

                            Les Métamorphoses – Ovide

Les Métamorphoses  Ovide  Jean-Pierre Néraudau  Folio classique

Théogonie  Hésiode  Jean-Louis Backès  Folio classique

Timée Critias  Platon  Gallimard

La Gnose Originelle Egyptienne Tome 1  Jan Van Rijckenborgh

 Rozekruis Pers

Prométhée  Goethe Editions La Bibliothèque Digitale

Prométhée Enchaîné  Eschyle  Pierre Demoulin  Editions de l’Aire

        

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