LE BOUITY

LE BOUITY

L’Initiation au Gabon

                                   Il n’est pas une science de ce monde, celui-ci n’étant pas considéré comme un monde définitivement habitable. Il n’est qu’une école où l’on apprend à se connaître et à connaître les mystères de l’univers.

L’univers étant immense, il est impossible de le comprendre par notre monde, de saisir la cause par l’un de ses effets.

                                   Le Bouity révèle que chaque être est une synthèse dans laquelle on peut trouver tous les détails de l’univers. Il suffit donc d’étudier la constitution d’une créature pour connaître tous les détails du grand univers. Mais pourquoi aller chercher ailleurs ce que nous avons en nous-mêmes ? Chacun de nous n’est-il pas une créature, une œuvre du Créateur, un microcosme, un univers en miniature ?

                                   Aussi, le Bouity ordonne t-il la connaissance parfaite de soi-même, il apporte une méthode et des principes capables de conférer cette connaissance de telle sorte qu’il ne reste plus qu’à l’agrandir dans les proportions dont chacun est capable.

                                   Le Bouity compare l’homme, comme toutes les autres créatures, à un arbre, l’oranger par exemple. La graine contient en puissance toutes les parties de l’arbre. Elle est l’infiniment petit, l’oranger est l’infiniment grand. Chaque être doit suivre le même processus pour devenir grand.            JVR dit que les Monades ont été envoyées sur Terre pour y planter leurs racines puis s’élancer vers le Ciel.                                                                                       Toutes les graines ne réussissent pas à reproduire l’arbre, le Bouity tient compte de cet état de choses. Son rôle est d’aider les graines à reproduire l’arbre, de veiller à ce que rien ne vienne entraver leur croissance.

GENESE

  1. Mukuku Kandja, l’Esprit des Esprits, le Père, l’Eternel. Fondamentalement, l’Africain est Monothéiste : Léopold Sedar Senghor.
  2. Dibety di Bouboussi, La Nuit Matrice ou Nuit Mère.                                   Les deux sont une même personne. Comme le disait Platon, lorsque deux termes sont assemblés, un troisième apparaît :
  3. Muana, le Souffle qui féconda la nuit, le Fils.
  4. Dintsouna, la Lumière, sortie intégralement formée de ce Souffle. La Reine incréée d’où vont dépendre toutes les manifestations. Elle est l’existence lumineuse, Fille de la Nuit. Elle est noire comme la nuit mais à son éveil, elle se vêtît d’un manteau blanc. C’est pourquoi on la nomme Femme Blanche, Princesse de Lumière (Kundi Guiyalale).                              (Gaïa, Maha Devi, Pacha Mama).

Elle est le premier être androgyne créé par Dieu dont parle la Genèse, la source de tous les êtres. Dintsouna alimente le Soleil de sa clarté, la Lune de son sourire lumineux qui ravit les âmes somnolentes et les ranime. Elle est le berceau de l’existence secondaire, l’Atmosphera (Dimungui). C’est une substance mouvante, un protoplasme des atomes. La « soupe » originelle des scientifiques, le « Tohu Bohu » des Hébreux, d’où émane la vie matérielle.

Sous la Lumière de Dintsouna, l’Atmosphera se transforme et prend l’aspect d’une Rose aux pétales innombrables. La Rose est la fleur la plus ancienne connue, la première à être apparue sur Terre.

                                   Le Bouity est à la fois un sacerdoce, une religion et une science. Il ne s’intéresse à aucune contingence matérielle. Pour être un Bouitiste, il faut être pur de corps, d’âme et d’esprit (actes, sentiments, pensées). Et il faut être croyant en Dieu puisqu’il s’agit d’une théologie. L’initiation porte principalement sur le puissant agent magique Akassa (Akasha) lumière astrale, fluide sorti de l’union de Kombé le Soleil et de N’Gondé la Lune d’où naquit le Prince Solaire, manifestation du Verbe éternel appelé M’Boumba Il est le serpent de la création, créature et créateur universel représenté sous la forme d’une Déesse blanche portant, enroulé autour de son corps, un serpent rouge-feu vomissant Kaki, l’électricité, la foudre.

                                   M’Boumba est le symbole de l’anatomie occulte de l’homme : elle vit au fond des puits, dans les abymes (le sanctuaire du bassin). Fille de la Sixième Lumière, elle fut jetée dans un puits lors de la chute de Maguango (Adam). Pour la faire remonter à la surface, il faut d’abord allumer les 7 Makoundou (les 7 Chakras) situés le long de l’arbre Moureilli (la colonne vertébrale). C’est un arbre mystérieux du Gabon qui pousse au sommet des montagnes dont la base baigne dans un golfe. Cet arbre est élancé, tout droit.  Il est enveloppé par deux lignes invisibles qui s’entrelacent autour du tronc, les Soussoumna (Ida et Pingala). M’Boumba parcourt l’intérieur de l’arbre en traversant les 7 Makoundou jusqu’à atteindre le sommet (la Pinéale) où elle élira domicile. C’est la Kundalini.

La philosophie africaine fait une large part au libre-arbitre de toutes les créatures, depuis les Dieux jusqu’aux entités les plus inférieures et met le doigt sur leurs imperfections sans lesquelles la perfection resterait lettre morte, de même que la Lumière serait inconcevable sans les Ténèbres.                                Si les Dieux ont les défauts que nous voyons chez les Hommes, c’est que l’Homme primordial presque parfait fut contaminé dès l’origine par l’intromission Luciférienne. De là ses révoltes, ses ambitions, ses guerres…        Le péché originel est une désobéissance à peine consciente mais aux conséquences incalculables. Cette philosophie considère que l’existence terrestre est transitoire, qu’elle n’est qu’une étape sur le chemin du devenir.

                       Mutu, l’Homme, est une création de Dintsouna.      Maguango et Niangué sont le premier couple humain. Dieu, Kumu Tchengue, leur dit qu’ils sont libres de faire sur la Terre ce que bon leur semblera.                (cf Paul : vous êtes libres de tout faire, mais tout n’est pas profitable).           Leur mission est de fonder une race nouvelle et pure. Ils sont le véhicule du Verbe Eternel qu’ils doivent transmettre à leur descendance.                                Ils ne doivent pas jouer de la lyre qui ouvre les portes des autres mondes.    Mais Maguango construisit une lyre dont il tira des sons harmonieux. Niangui entendit la mélodie et tomba en extase. Elle toucha l’Arbre au point qui correspondait à la deuxième porte de la Nuit.                                                          Le Prince des régions inférieures apparut aussitôt ainsi qu’une Princesse, Fille des Eaux. Ils séduisirent le couple primordial qui comprit qu’ils avaient été trompés. Aucun des deux ne se rappelait quelle partie de l’Arbre ils devaient toucher. Ils avaient perdu la science de l’Arbre symbolique, la connaissance de la Terre et d’eux-mêmes. Ils n’entendaient plus le Verbe éternel, leurs sens étaient engourdis.                                                                                                            Ils étaient plongés dans les Ténèbres, toute la splendeur de la Terre s’était dérobée à leurs yeux qui étaient comme recouverts d’un voile à peine assez transparent pour leur laisser entrevoir l’ombre des choses et d’eux-mêmes.

                       Il y eu un espace, il y eu un temps. Il y eu un soir, une nuit, le jour s’étant voilé. Muanga Bendah, le Père miséricordieux, leur dit que des envoyés du quatrième Pétale viendraient les instruire de la science complète du Bouity afin de les rétablir dans leur premier état.                                             Par le Bouity, vos descendants recevront Dintsouna qui vivra avec eux en esprit. Un à un ils seront repêchés pour être établis dans l’immortalité.                          La Terre fut déclarée « Planète servant à l’instruction des âmes » et la forme humaine fut ouverte à l’incarnation de tous les êtres qui montent aux Cieux ou qui descendent aux Enfers, alors qu’elle ne devait appartenir qu’aux âmes célestes si Niangui n’avait pas ouvert la porte infernale.                                                Le couple humain, après l’inondation de l’Eden central, dut se réfugier sur une île déserte où la faim se fit sentir et rendit féroce les animaux.      (Responsabilité du règne humain sur l’état actuel des autres règnes).

Le principe même de l’initiation demeure immuable dans le temps et l’espace, c’est l’enseignement universel. La méthode, elle, varie selon les époques et les lieux. Le Bouddha disait que l’on voit la Lune pleine, à demi ou en croissant. Mais elle demeure toujours identique.

La pensée universelle se traduit sous des formes diverses selon qu’elle passe par des cerveaux asiatiques, africains ou occidentaux.                   La « révélation » est Une mais elle a été apportée sous ces formes diverses par des Messies que le Créateur a choisis pour chaque peuple suivant leur nature.

Le Monde est beau dans sa diversité, pourvu que l’on sache que derrière cette diversité se cache une Unité dont la révélation efface les antagonismes.

« L’Initiation Africaine » de Prince Birinda aux Editions du Prieuré

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