LE SPHINX ET LA GRANDE PYRAMIDE
L’histoire de notre courant de vie est étroitement liée à l’Egypte.
La tradition ésotérique nous dit que, dans ce pays a été gardée la somme de toute la connaissance de la vague de vie qui nous a précédé, les Atlantes.
L’Egypte est en quelque sorte la matrice de notre civilisation actuelle.
Et au cœur de ce désert d’Egypte se dressent les deux monuments à la fois les plus connus et les plus énigmatiques de cette terre :
Le Sphinx et la Grande Pyramide
Ils sont une des 7 merveilles de la planète, et les touristes, toujours nombreux, ressentent aujourd’hui encore la magie de ce lieu.
En Grec, Aigyptos signifie caché, occulte. Egypte vient également de Kemi, la terre noire, et a donné en Arabe Al Kemia ou chimie divine (Alchimie).
Le Nil, qui transforme cet aride désert rouge en terre noire et féconde est vu symboliquement comme l’eau de la vie, le courant divin qui touche les cœurs secs et fermés pour en faire un lieu de transformation – décomposition et renaissance – un riche compost appelé aussi la tourbe des philosophes.
La vie naturelle de l’homme est un désert.
« De la poussière, il est né, poussière il redeviendra ! »
Au cœur de ce désert se dresse pourtant la pyramide, lui signifiant que c’est ici, dans le désert, que la véritable construction peut commencer.
La Pyramide (de Pyramis, le feu) est un symbole de construction immortelle.
Mais elle est ancrée dans cette nature, où règne la mort.
Deux champs de nécropoles se trouvent d’ailleurs de part et d’autre.
Et la pyramide elle-même, par les matériaux employés démontre à la fois cet ancrage dans la matière – toute la base est constituée des rochers du désert – et cet envol dans un autre monde avec cette construction pyramidale utilisant des pierres provenant de carrières situées au-delà du Nil.
Ces pierres rapportées, – pierres calcaires aujourd’hui grises et ternes – étincelaient autrefois d’une pure blancheur.
La pyramide captait la Lumière d’en haut, la rayonnait dans les quatre directions, aux quatre coins de la terre.
Et c’était un peu comme un soleil descendu dans le monde ténébreux !
La Pyramide est le temple de Râ, le Dieu Soleil. Elle est aussi un monument funéraire particulier : abritant la dépouille du Pharaon, elle aurait permis à ce dernier de rejoindre Râ après la mort.
C’est pourquoi elle aussi symbole de mort et de renaissance.
La légende dit aussi qu’elle serait également le tombeau d’Hermès Trismégiste, le trois fois grand, celui qui était vivant dans trois mondes à la fois, auteur de la Table d’Emeraude et grand instructeur de l’Egypte de cette période.
Aujourd’hui elle est le témoignage de pierre d’un travail gnostique réalisé par une humanité confrontée au pouvoir du penser et au développement du corps mental.
Il y a plusieurs pyramides, sur le plateau de Guizèh – Khephren , Mykérinos, Chéops – mais, seule cette dernière semble avoir réussi sa percée hors de la matière et de l’illusion ; les autres incarnent davantage les voies d’initiation mystique ou occulte.
Il y a mille et une façons d’aborder la Grande Pyramide.
D’un point de vue scientifique, c’est une merveille à la fois astronomique et physique : l’antique Sagesse égyptienne était parfaitement au courant de choses surprenantes comme la connaissance de la distance de la terre au soleil, la durée de l’année solaire tropique, le détail de la précession des équinoxes et le mouvement rétrograde du point vernal.
La technique de construction reste un mystère, mais elle ne peut que nous laisser émerveillés.
D’autres se passionnent pour l’aspect prophétique de la pyramide. Tous les évènements marquants de l’humanité du passé, du présent et de l’avenir seraient inscrits dans le dédale des couloirs et chambres. Et 6500 ans après sa construction, l’humanité actuelle entrerait dans une période correspondant à l’entrée dans la chambre du roi, c’est-à-dire une intervention plus forte et directe des forces de l’Esprit.
D’autres enfin ont une approche théologique. Suivant une exégèse littérale de la Bible, ils cherchent les correspondances dans le relief intérieur des couloirs et ont déjà rempli de gros volumes sur le sujet.
Toutes ces approches se font sur la base d’un état de conscience spéculatif et au travers de schémas de penser liés au passé, à l’éducation, au caractère etc.
Nous posons la question : « Comment appréhender un message qui vient de l’absolu, de l’universel, avec cette conscience limitée qui est la nôtre ? »
Nous savons que : « Souvent la Lumière a lui dans les ténèbres, mais les Ténèbres ne L’ont pas reçue. »
Pour pénétrer le mystère de la Grande Pyramide, découvrir le processus intérieur qui concerne chaque homme, il nous faut une clé, abandonner nos anciens circuits de pensée, avoir une approche gnostique, résoudre l’énigme.
Et c’est la raison d’être du Sphinx !
LE SPHINX
Contrairement à la Pyramide, l’ensemble du Sphinx a été taillé dans un rocher existant à cet endroit. Il est de ce monde et joue le rôle de gardien du temple.
Corps de lion et tête de pharaon ! Un être pensant, mais un corps animal, plein de passions, un homme Dieu tombé, enlisé dans les sables, mais placé au pied de la pyramide, symbole d’une initiation, d’un passeport pour un autre monde, un autre plan de création.
Mais son regard est tourné vers le désert, vers la vie qui ne produit pas de fruits. Il hèle les hommes errants dans ce désert, tentant de les réveiller :
« Homme, qui es-tu, d’où viens –tu et où vas-tu ? »
Le Sphinx n’a pas toujours été visible ;
Ensablé à plusieurs reprises, parfois, seule la partie supérieure était dégagée en fonction des aléas du temps.
A notre époque, il est entièrement visible. Cela signifie aussi, qu’aujourd’hui les temps sont mûrs, un phare est nécessaire aux abords du désert, car les errants vont être de plus en plus nombreux.
Sur la stèle, qui se trouve aux pieds du Sphinx est relaté un épisode de la vie du prince Thoutmès, qui par la suite devint pharaon.
Ce prince avait coutume de mener son char dans le désert de la vie, ses chevaux courant plus vite que le vent. Un jour, à l’heure de midi, il s’allongea à l’ombre du Sphinx pour se reposer et s’endormit.
Alors, le Dieu du Soleil lui parla en rêve par la bouche du Sphinx :
« Regarde-moi mon fils, Thoutmès, je suis ton père. Ma face et mon cœur sont tournés vers moi, car tu m’appartiens. Vois dans quel état je suis, prisonnier des sables du désert, qui menacent continuellement de m’ensevelir. J’attends que tu exauces le souhait de mon cœur, et que tu me libères de ces sables. Je sais que tu es mon fils et peut être mon sauveur. »
Thoutmès fit ce qui lui était demandé et devint un grand pharaon.
L’Evangile chrétien interpelle l’homme pareillement : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu ? ».
Cet appel s’adresse plus généralement à tous les hommes errants dans le désert de la vie. Ils doivent prendre conscience du circuit fermé et de l’absence de débouchés ici-bas, alors qu’il y a en eux, une part de pharaon, une part divine.
Répondent-ils favorablement, ils sont placés aussitôt devant la pyramide de l’initiation.
Dans l’antique Egypte, on avait connaissance de plusieurs plans de création :
- sur un premier plan, Ré le Soleil spirituel touche l’océan de substance primordiale, Noun, pour donner naissance à Geb le principe primordial ;
- sur un deuxième plan, ce principe primordial devient créateur à son tour en rencontrant le principe féminin Nout et donne naissance à Osiris, l’humanité originelle ;
- sur un troisième plan, Osiris devient créateur avec Isis pour donner naissance à Horus
- L’humanité actuelle telle que nous la connaissons ne serait opérationnelle que sur un quatrième plan selon le principe homme/femme/enfant et fortement mélangée au monde des sens et des ténèbres de par l’influence de Seth et de Chronos.
La pyramide de l’initiation permet le retour à la lignée pure et à la conscience des 3e et 2e plans de création.
LA PYRAMIDE
Elle ne possède qu’une seule entrée sur la face Nord au niveau de la 17ième assise des pierres de parement.
Le couloir, qui se présente à nos yeux n’est pas un lumineux chemin d’élévation, parsemé de pétales de roses, mais un couloir descendant dans les profondeurs de la roche naturelle.
L’homme est placé devant l’exigence fondamentale de tout chemin gnostique :
« Homme connais-toi toi-même. »
Cette introspection ne se fait pas sous l’aspect psychologique, mais sous la lueur et l’influence de l’étoile polaire située très exactement dans l’axe du couloir descendant. Si tout, dans le monde, bouge et tourne autour de lui-même, l’étoile polaire symbolise le point fixe, ce qui n’est pas soumis aux fluctuations du temps et de l’espace.
Cette lumière pousse le chercheur de vérité à descendre dans cette introspection.
Le couloir descendant et la chambre souterraine sont creusés dans la roche naturelle. Ils représentant l’héritage reçu des différentes incarnations, le subconscient, les forces et énergies vitales du passé.
La chambre souterraine est appelée Chambre de la Folie ou Abîme sans fond.
Dans cette pièce tout est inversé ; le plafond est plat et le sol caillouteux, au mur des scènes de combat, des personnages tête en bas.
Elle exprime le chaos de notre monde et de notre passé dans notre microcosme, notre monde en réduction. C’est le résultat des énergies vitales utilisées à contresens.
C’est également en nous le sanctuaire du bassin, siège du subconscient, dieu naturel très puissant que nous avons créé et qu’à présent nous subissons.
Ce n’est que, conduit par un point situé hors de ce chaos que nous pouvons entrer sans dommage dans cet enfer personnel et arriver à un état d’acceptation de toutes les forces endormies dans le tréfonds de notre être.
Ce point d’ancrage, hors du temps qui vient de la pure lignée divine est un atome étincelle d’Esprit placé au cœur de l’homme.
Il est le point de levier qui permet de lever et renverser des charges nettement supérieures à nos capacités naturelles.
Là, dans le cœur gît un potentiel, à l’état latent, qui nous rend capables d’entreprendre ce pour quoi nous sommes venus à la vie, de nous dégager des châteaux de sable que nous avons érigés.
Il est le centre mathématique d’une structure sphérique de lignes de forces appartenant à l’homme originel et qui ne demandent qu’à revenir à la vie et à nous soutenir dans notre démarche.
Dans la pyramide, nous pouvons voir trois chambres : la chambre souterraine, la chambre de la Reine et la chambre du Roi. Elles désignent les trois sanctuaires, les trois centres de force présents en l’homme :
- la tête, siège de la raison,
- le cœur, foyer des sentiments, des émotions,
- et le bassin, réceptacle des forces naturelles karmiques.
Ces trois foyers de conscience qui sont tournés vers le monde dialectique devront être purifiés, vidés du créé pour laisser la place au divin.
Comme Hercule qui, pour nettoyer les écuries d’Augias, tâche surhumaine, détourne le cours d’un fleuve, le candidat ne devra pas mener un combat, mais ouvrir sa personnalité à la Lumière, pour que celle-ci lui éclaire le chemin dans ce dédale souterrain.
Ce n’est qu’en acceptant la vision de l’horrible méduse, l’état des lieux de sa chambre souterraine que le candidat est amené à découvrir la porte menant au couloir supérieur.
Ayant accepté intérieurement de réformer ses trois sanctuaires, il peut trouver et passer l’obstacle des trois pierres de granit, qui barrent le passage vers le couloir ascendant, appelé aussi la Salle de la Vérité dans l’Ombre.
Ce couloir, d’une hauteur de 1,20m, oblige le chercheur à avancer courbé. Bien qu’appelé par le nouveau, il est encore sous le joug de l’ancienne loi. C’est un sas entre deux mondes, mais aussi une rampe de lancement.
Une âme nouvelle, immortelle commence à se faire entendre et valoir, depuis le haut, donnant progressivement d’autres couleurs aux réformes entreprises par le candidat sur les plans moral et physique.
Cet air nouveau, qui donne du souffle au pèlerin provient de la chambre de la Reine. Dans la conscience de ses limites, l’âme du candidat progresse jusqu’à la Source d’Amour, qui seule, ouvre le cœur et la tête, à l’amour fraternel vis-à-vis de son prochain.
En atteignant ce qui est appelé le carrefour christique, le joug des valeurs spatio-temporelles s’estompent. Le candidat arrive à concilier les contraires, à marier le temps et l’éternité.
La rencontre avec le puits va donner lieu à une auto-franc-maçonnerie. Ce qui vient de l’incarnation va se mettre au service de l’âme immortelle.
C’est l’expérience de Saül, sur le chemin de Dallas, frappé par la Lumière et qui devient Paul, le disciple fidèle.
C’est un évènement unique, une brûlure, un coup de tonnerre. C’est la force christique qui envoie Jésus jusque dans l’incarnation matérielle pour permettre le chemin du retour.
La phase préparatoire était réalisée par Jean-Baptiste. C’était à lui de rendre droits les chemins, mais maintenant Jésus prend le relais ; la phase johannite est terminée.
La Chambre de la Reine est aussi appelée Chambre de la Nouvelle Naissance.
Contrairement aux autres passages, le PUIT a un aspect brut ; il exprime le jaillissement de l’énergie renouvelée dans le sanctuaire du bassin. Les forces naturelles ne sont pas mauvaises en soi, mais doivent se mettre au service du plan divin de développement de la conscience, elles doivent jouer le rôle de serviteur et non de maître.
Le puits traverse une GROTTE naturelle au niveau de la base de la pyramide, appelée aussi la grotte de l’ermite.
Le chercheur de vérité qui a été confronté à la réalité du monde et de son moi dans la Chambre souterraine, a reconnu que tout est vanité.
Par rapport aux choses du monde il peut se retirer, vivre en ermite.
Dans l’Evangile, il est dit : « Il est dans ce monde, mais plus de ce monde. »
La Rose ayant été placée au centre de la Croix, le candidat peut maintenant pénétrer dans la GRANDE GALERIE, la Galerie de la Lumière ou Galerie des Ancêtres.
II peut s’y tenir debout, celle-ci faisant 8m de haut.
Il a brisé le joug de la loi de l’Ancien Testament, il va vivre le Nouveau Testament, vivre la Passion du Christ.
Après la salle de la vérité dans l’Ombre, nous pénétrons dans la Salle de la Vérité dans la Lumière. L’âme grandit en force à l’approche des granits supérieurs.
La longueur du plafond de cette galerie est de 153 pieds. (environ 55m)
1+5+3 = 9 chiffre de l’humanité libérée
Les disciples de Christ ont péché 153 poissons, le résultat d’une période de moisson.
Parvenue au sommet de la Grande Galerie, l’âme est maintenant en face d’un palier de 0,90m de haut.
La brutalité architecturale de cette étape est sans concession. Tout le haut descend et le sol s’arrête net devant ce palier. Le message est clair.
Pour poursuivre le candidat ne garde rien pour lui.
Il ne laisse plus sa volonté – même purifiée dans ses intentions – réapparaître pour guider la barque.
C’est l’exigence avant de pouvoir pénétrer dans la Chambre du Triple Voile : le chercheur se remet entre les mains de la volonté divine.
« L’ascète renonce au monde, mais le Soufi renonce aussi à l’attente de l’autre monde.
L’ascète aspire au Paradis, mais même au Paradis le Soufi est un étranger. »
La CHAMBRE DU ROI est tout en granit rouge poli. Elle contient un sarcophage vide également en granit.
La mort laisse un tombeau vide. Le candidat nourri par les 4 nourritures saintes et aux 3 sanctuaires renouvelés a transfiguré.
L’âme, provenant de la Chambre de la Reine, est reconduite par le candidat, à l’Esprit dans la chambre du Roi et les Noces alchymiques du Roi et de la Reine ont lieu.
Le disciple revêt le manteau d’or des Noces symbolisant l’être septuple renouvelé et disparaît.
Et au-dessus de la pyramide, on constate qu’il manque la pierre du sommet, le pyramidion, et c’est normal celui-ci est invisible dans la matière car le sommet de la Pyramide appartient déjà à la Surnature.
Toutes les Ecoles spirituelles se sont formées selon ce plan universel et chaque être humain est appelé à le suivre jusqu’à sa bonne fin, le retour auprès du Père.